Les projets structurants pour un montant d'environ 70 milliards de dollars pour la période 2017-2021, dont 8 milliards de dollars par an dans les activités d'exploration et de production, sont maintenus. Le P-DG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, veut séduire des investisseurs qui souhaitent établir de nouveaux liens de partenariat international en Algérie. Présent au 18e sommet international du pétrole, qui s'est tenu jeudi 27 avril à Paris, Ould Kaddour a déclaré devant un aréopage de ministres, chefs d'entreprise exerçant dans le secteur pétrolier et gazier et d'experts que l'Algérie a l'ambition de devenir une "place attractive" en matière d'industrie pétrolière internationale. À en croire ces affirmations, Abdelmoumen Ould Kaddour, sait ce qu'il veut et quelle direction prendre à court et à moyen termes. "J'ai une vision claire de l'avenir du secteur de l'énergie de mon pays et du rôle que mon entreprise peut jouer dans le futur", a-t-il dit. Sous sa direction, Sonatrach projette, en effet, de diversifier ses activités et d'investir de plus en plus dans les sources d'énergies renouvelables, en particulier dans l'énergie solaire dont l'Algérie bénéficie en abondance. "L'Algérie, le plus grand pays d'Afrique, de la Méditerranée et du monde arabe de par sa superficie, dispose de l'un des gisements solaires les plus élevés au monde estimé à plus de 5 milliards GWh/an", a-t-il rappelé. Un appel d'offres se rapportant au mégaprojet solaire photovoltaïque de 4.025 MW sera lancé dans les semaines à venir. Sonatrach constitue le premier maillon de ce programme sur le renouvelable. Elle participera à hauteur de 40% dans chaque société de projet, Sonelgaz et les entreprises publiques et privées nationales de 11%. Par ailleurs, l'implication du privé national dans le capital de chacune des sociétés de projet ne dépassera pas les 6%. Ould Kaddour a tenté, au sommet parisien, de "vendre" l'idée de développer les énergies vertes au vu du potentiel solaire dont dispose le pays, expliquant que la moyenne annuelle d'ensoleillement de tout le territoire est estimée à plus de 2500 heures et dépasserait les 3600 heures dans certaines parties du territoire. "Nous sommes déterminés à développer nos ressources en tenant dûment compte des préoccupations sociales et environnementales", dit-il. Il a par ailleurs indiqué que l'entreprise dont il est le premier responsable maintiendra son plan de développement en amont, notamment dans des projets structurants, pour assurer la croissance, et ce, pour un montant d'environ 70 milliards de dollars pour la période 2017-2021, prévoyant un investissement de 8 milliards de dollars par an dans les activités d'exploration et de production. Il a soutenu que dans la stratégie de Sonatrach, la réduction des coûts est une priorité pour rendre les investissements futurs plus rentables. Ould Kaddour a toutefois reconnu que la compagnie nationale d'hydrocarbures avait enregistré de bons résultats, mais que les découvertes restaient modestes : "En moyenne, nous avons 30 découvertes de taille moyenne par an, depuis 2010", ajoutant que "les réserves sont appréciables". Autres chiffres avancés par le P-DG de Sonatrach : "Les dépenses d'investissement (Capex) des partenaires dans l'exploration sont en baisse depuis 2010. Au total, 2,4 milliards de dollars ont été investis en partenariat pour la période 2010-2016, soit une moyenne de 300 millions de dollars par an. Et la plupart des investissements (Capex) sont soutenus par Sonatrach." Au chapitre des exportations, Abdelmoumen Ould Kaddour s'est montré rassurant, affirmant que l'Algérie maintiendrait son niveau des exportations de pétrole et de gaz, tout en gardant un œil sur l'évolution du marché interne. Il a eu cette déclaration à ce sujet : "Nous continuerons à assurer la sécurité de l'approvisionnement de notre marché domestique. Nous tenterons de maintenir et, éventuellement, d'augmenter le niveau des exportations de pétrole et de gaz." Youcef Salami