Résumé : Comme l'argent affluait, le couple emménage dans un appartement plus spacieux et un nouveau décor. Kahina aura l'ingénieuse idée de créer un petit atelier de travail pour son mari. Ce dernier est au comble du bonheur. Il rit. -Peut-être. Tu n'as pas tout à fait tort, Kahina. -Mais si jamais je t'avais rencontré sur mon chemin, je me serais probablement intéressée à tes œuvres. -C'est déjà un bon point pour moi. -Sûrement. Mais comme nous avons dépassé ce stade, tu me vois dans l'obligation de t'enfermer dans cette pièce pour donner libre cours à tes ambitions et éviter de te mettre à travers mon chemin. Il rit encore. -Tu as pensé à tout. N'est-ce pas ? -Oui. Je veux travailler à l'aise, moi aussi. Tu ne t'amuseras plus à me déranger lorsque je pioche sur un article ou sur un récit. -Ce que tu proposes là est de bonne guerre. Kahina, je voulais t'entretenir de quelque chose. -Oui ? -Pourquoi n'as-tu jamais pensé à éditer tes œuvres ? Je hausse les épaules. -Je n'avais pas eu le temps d'y penser. Depuis notre mariage, j'ai eu bien des chats à fouetter. -Et maintenant ? Je hausse encore les épaules. -Maintenant, je ne refuserais pas d'y penser. -J'ai déjà préparé le terrain. -Ah ! Comment cela ? -Je connais un bon éditeur. -Tiens ! C'est qui ? -Un ami. Quelqu'un que j'ai rencontré lors d'un séminaire. Il est intéressé par ton travail. Je me mets à réfléchir. L'édition m'a toujours fait défaut. Toutes les propositions que j'avais reçues depuis mes débuts ne pouvaient m'intéresser, du simple fait que les éditeurs annonçaient toujours la couleur, en tablant sur des pourcentages insignifiants pour l'écrivain. Même avec un contrat établi en bonne et due forme, on n'était pas à l'abri des mauvaises surprises. Je regarde Mustapha qui, manifestement, attendait ma réponse. -Tu es sûr de ce que tu avances ? -Mais oui ! Sinon je ne te l'aurais pas proposé. -Alors je vais voir. J'ai des récits qui ne sont pas encore saisis. -Cela ne fait rien, nous commencerons par ceux déjà publiés. -Si tu n'y vois pas d'inconvénient, j'aimerais tout d'abord rencontrer cet éditeur. -Bien entendu, cela va de soi. Je ne vais pas te proposer d'éditer tes œuvres sans te présenter à mon ami. (À suivre) Y. H.