Résumé : Mohamed n'en revient pas. À peine arrivé en ville, le voici propriétaire d'une grande et vaste demeure sur les hauteurs de la ville. Il reconnaît que les prières de sa mère y étaient pour quelque chose. 31eme partie Ali hoche la tête d'un air sérieux. - La bénédiction d'une mère n'a pas son pareil. C'est ce que ne cesse de répéter ma propre génitrice. - Hum. Elle a raison. C'est pour cela que tu continues à voler ? Ali secoue sa crinière. - Non, crois-moi, Mohamed, le vol pour moi est devenu une nécessité vitale. Mohamed le regarde un moment en réfléchissant avant de lancer : - Tu veux vraiment travailler honnêtement, Ali ? - Bien sûr. Qui n'aimerait pas gagner son pain honnêtement ? - Eh bien, si je te proposais un travail, me promets-tu de ne plus agresser ou voler les gens dans la rue ? - Promis, juré sur ce que j'ai de plus cher dans ce monde. - Alors, marché conclu ! - Comment ça marché conclu ? Tu veux que je travaille pour toi ? - Oui. Tu trouves un inconvénient ? - Non. Mais que dois-je faire comme boulot ? Mohamed frissonne. Le froid de la nuit s'infiltrait dans ses os et il remarque qu'Ali aussi frissonnait. Il le tire par le bras et se met à redescendre les escaliers en tâtant les murs. Il faisait noir comme dans un four et Mohamed se promet d'acheter dès le lendemain le nécessaire pour éclairer sa chambre et les escaliers. Il entraîne Ali à l'intérieur d'une chambre du rez-de-chaussée, où il étendit une couverture, avant de s'emmitoufler dans son burnous et de tendre à Ali une de ses écharpes. - Tiens, prend ça en attendant. J'ai oublié qu'on était encore en hiver et que les nuits sont glaciales. Ali met l'écharpe sur ses épaules et vint s'asseoir auprès de Mohamed. - Tu n'as toujours pas répondu à ma question Mohamed. Que peux-tu donc me proposer comme travail ? Mohamed rit. - Je suis content de savoir que tu veux redevenir quelqu'un de sérieux, Ali. Bref. Toute à l'heure j'ai pensé à te proposer un marché. - Un marché ? - Oui. Je vais t'expliquer. Tu sais bien que je possède un cheval de pure race. J'avais l'intention de le vendre, mais maintenant je vois autre chose. Je vais acheter une carriole et tu vas faire du transport. - Hein ? - Oui. Tu vas transporter des marchandises et livrer des courses. J'ai bien vu tout à l'heure des carrioles en ville qui… - Oui, mais je… - Tu quoi ? Cela ne t'intéresse pas de faire du transport ? - Oh Si ! Si ! Mais je ne sais pas conduire un cheval. Mohamed regarde Ali étonné. - Mais, je ne comprends pas. Tout le monde est sensé savoir conduire un cheval. Ali se met à rire sous cape. - Pourquoi rigoles-tu ainsi Ali. J'ai dit quelque chose d'anormal. - Bien sûr, Mohamed. Tu as oublié encore une fois que tu es en ville et non pas en rase compagne. Il n'est pas évident que tous les citadins sachent monter ou conduire un cheval. Mohamed se tait un moment, puis se met à rire de son côté en se frappant la tête. - Tu marques un point mon ami. J'ai été bête. Je ne t'ai même pas posé la question. Mais cela n'aura pas d'importance. Je vais t'apprendre à monter et à conduire un cheval. D'ici quelques jours, tu deviendras un très bon cavalier. - Oh ! C'est vrai ? - Bien vrai, Ali ! Y. H. (À suivre)