Résumé : Si El Bachir propose à Mohamed de travailler en associé avec lui. Le jeune homme ne refuse pas, mais pose des conditions. En fin de compte, chacun s'en sort bien y compris le jeune Ali qui devra s'occuper du transport des marchandises. 35eme partie Il hausse les épaules sans terminer sa phrase. Mais Si ElBachir avait compris. - Je vois… J'avais raison de flairer en toi le fils de bonne famille. Que Dieu te garde et t'oriente toujours vers le bien. Je vais donner moi-même du travail à Ali. Il aura la charge de transporter mes propres marchandises. Ainsi il n'aura à attendre ni au port ni en ville qu'on lui propose une course. Je possède une carriole que je n'utilise plus depuis la mort de mon cheval. - De ce côté, le problème ne se posera pas, car je possède un chevalet… - Je sais. Je vais te proposer la location de ce cheval ainsi nous -pourrions sceller nos efforts. - Non, Si El Bachir, ce cheval sera un outil de travail pour nous tous. Tu nous as rendu de l'espoir à moi et à mon ami. Je vais tout de suite le récupérer et te l'offrir, car je ne pourrais pas le garder longtemps avec moi. - Eh bien, j'accepte, mais à condition qu'on se partage aussi la location de la carriole à chaque fois qu'un commerçant sollicite nos services. - Le partage se fera plutôt avec Ali… - Avec Ali ? - Oui. Il est bien plus dans le besoin que moi et puis c'est lui qui sera chargé du transport. - Bien. Je ne vais pas trop m'attarder là-dessus Mohamed. Je vois que quand tu as une chose en tête, il est bien difficile de te l'arracher. Mohamed rit. - Accord conclu alors. Nous sommes prêts Ali et moi à entamer le boulot. Veux-tu qu'on commence tout de suite ? - Tout de suite ? Mais non. La journée est déjà bien avancée. Demain, Dieu y pourvoira. Nous nous rencontrerons dès les premières heures du matin au café. Ils prirent congé et le deux jeunes gens se mettent à marcher en silence. Ils arrivaient à peine à croire à leur chance d'avoir pu dénicher rapidement un travail et sans l'avoir trop cherché. Ils étaient au centre-ville, et quelques femmes se retournèrent en riant sur leur passage. Mohamed est intrigué. - Pourquoi se retournent-elles en riant et en me regardant. Ali pouffa. - On voit que tu es encore un nouveau débarqué Mohamed. Ces femmes te trouvent tout simplement à leur goût. - Quoi ? - Heu… Je ne sais comment t'expliquer. Les Européennes ont des mœurs différentes des nôtres. Elles sont bien plus libres que nos femmes et quant un homme les attire, elles n'hésitent pas à le lui faire savoir à leur manière. - Tu veux dire qu'elles me font la cour ? - Oui. Tu leur plais Mohamed. Ali riait toujours. - Est-ce que tu te rends compte au moins Mohamed que tu es un très bel homme ? Mohamed sourit. - C'est ce que me disait ma mère. - La mère voit toujours son enfant beau. Mais il faut dire ce qu'il en est, Mohamed tu es beau. Tu as un corps long et athlétique, tu as un physique très agréable, des yeux clairs et des cheveux blonds agrémentent un portrait des plus charmants. Mohamed riait franchement. - Tu es un petit chenapan Ali. Tu sais tout et tu comprends tout. À ton âge, mon ami, c'est déjà un grand acquit. - Il faut naître en ville pour avoir cet acquit. Mais bien vite, tu apprendras à ton tour beaucoup de choses. - Oui… Tu réalises qu'on a un travail et un travail bien rémunéré ? Ali lève ses yeux et regarde Mohamed en face avant qu'une larme roule sur sa joue. - Je te dois toute ma reconnaissance Mohamed. Sans toi, j'en serais encore à vagabonder à travers les ruelles de la ville pur dénicher un morceau de pain. - Arrête. Ne dis plus rien. C'est Dieu qui voulait nous aider en mettant ce commerçant sur notre chemin. - Mais, je… J'ai l'impression que tu en fais trop pour un voleur de ma trempe. Y. H. (À suivre)