La CAF vient de publier sur son site internet la liste des arbitres concernés par les matches des éliminatoires de la CAN 2019, programmés entre le 11 et 13 juin prochain. Aucun arbitre algérien n'a été retenu pour ces rencontres, alors qu'on constate par exemple que l'Egypte et la Tunisie arrivent à placer deux trios chacune. Pourquoi une telle absence, alors que l'Algérie ces dernières années est arrivée constamment à placer au moins un trio dans ce genre de compétitions ? Nous avons posé la question à un spécialiste, un ex-arbitre international, aujourd'hui en retraite, établi en France, et dont la FAF se passe curieusement de sa riche expérience. Djamel Haïmoudi, en l'occurrence, confie à Liberté, depuis Paris, que la raison est simple : "Il faut le reconnaître, nos arbitres internationaux n'arrivent pas à s'imposer sur la scène africaine, ils sont sans doute mal notés dans les matches. En Algérie, personne ne se soucie d'eux. La commission fédérale des arbitres sous le règne de Hamoum a détruit l'arbitrage algérien, et je ne pense pas que l'actuelle FAF fait quelque chose pour faire bouger les choses. C'est le statu quo. En effet, trouvez-vous normal qu'un président de CFA soit nommé et que sa prise de fonction soit reportée jusqu'à la prochaine saison ? Anormal, et là nous récoltons aussi le résultat de notre passivité, car à la FAF la désignation des arbitres sur la scène internationale est le dernier de ses soucis", martèle-t-il. Et d'ajouter : "Il faut partir de ce constat pour lancer une réforme profonde et impliquer toutes les compétences algériennes sans distinction pour la refonte de l'arbitrage algérien. Il faut en finir avec le bricolage, le clientélisme et le régionalisme. Ceux qui ont hissé haut les couleurs de l'arbitrage algérien doivent légitimement trouver leur place dans ce plan de réformes à travers une véritable structuration de la commission des arbitres. En France, une ancienne championne olympique d'escrime est devenue ministre, et chez nous on fait tout pour marginaliser les compétences nationales pour recourir parfois à des soi-disant consultants africains, c'est une aberration." Pour Haïmoudi, il existe une seule solution pour revenir sur la scène africaine et mondiale : "la formation". Il faut dire par ailleurs que le départ de Mohamed Raouraoua du bureau exécutif de la CAF a lourdement pénalisé le football algérien. Personne pour le défendre, alors que les Egyptiens, les Marocains et les Tunisiens ont renforcé leur présence dans les instances dirigeantes de la CAF. Espérons que la nomination de Rabah Madjer au poste de conseiller spécial du président de la Fédération algérienne de football, Kheireddine Zetchi, pour les affaires techniques et comme ambassadeur de la FAF auprès de la CAF et de la FIFA permettra de regagner du poids et de l'influence au sein de la CAF et de la FIFA.