À propos des soins prodigués aux toxicomanes, les intervenants ont insisté sur l'importance d'investir dans la formation des spécialistes en la matière et la création d'autres centres de lutte contre la toxicomanie. Le centre universitaire de la wilaya de Tamanrasset Hadj Moussa-Ag-Akhamouk a abrité, hier, une journée d'étude sur le phénomène de la drogue. Organisée par le barreau régional des avocats de Constantine en collaboration avec les associations thématiques locales et la direction du CU de Tamanrasset, la manifestation a vu la participation de plusieurs intervenants ayant mis le point sur l'ampleur qu'a pris ce fléau en Algérie, notamment dans les villes frontalières, qui passent du stade de simples zones de transit à celles de consommation par excellence. D'emblée, la représentante de l'Ordre des avocats de Constantine, Mme Kawthar Krikou, a affirmé que la lutte contre ce fléau est une responsabilité partagée qui nécessite la conjugaison des efforts de tous les secteurs. En présence de toutes les autorités locales, militaires et civiles, l'oratrice a préconisé de combattre ce phénomène non seulement par le triptyque prévention-soins-répression, mais aussi par la mise en œuvre d'une stratégie permanente fondée sur la sensibilisation aux dangers de cette substance morbide et ses effets néfastes sur l'individu et la société à différents niveaux. À ce propos, elle a annoncé le lancement d'un programme de prévention visant à réduire la consommation de la drogue et portant particulièrement sur des campagnes de sensibilisation prévues à l'échelle nationale et des actions de proximité dans les quartiers et les espaces à forte concentration juvénile. "L'initiative touchera surtout les localités frontalières de l'extrême Sud", a-t-elle indiqué en faisant part d'un projet d'une stratégie nationale portant différents mécanismes de lutte contre la drogue, particulièrement en milieu scolaire et universitaire, lequel sera prochainement proposé à la nouvelle Assemblée populaire nationale. Les participants aux ateliers de cette journée d'étude ont recommandé l'amendement de la loi n°04-18 relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes du fait qu'elle ne répond plus aux objectifs pour lesquels elle été promulguée compte tenu de la nature des affaires traitées quotidiennement et le vide juridique constaté par les professionnels sur le terrain. Evoquant les soins prodigués aux toxicomanes, les intervenants, composés également de médecins et de psychologues, ont insisté sur l'importance d'investir dans la formation des spécialistes en la matière et la création d'autres centres de lutte contre la toxicomanie afin d'éviter les placements maladroits des drogués dans des établissements psychiatriques, et par conséquent "éviter de les traiter de malades mentaux", préconisent-ils non sans mettre l'accent sur l'impérative modification de la liste des drogues en y rajoutant les stupéfiants et psychotropes jusque-là non classés. RABAH KARECHE