L'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) a rendu public mercredi son rapport annuel 2010 faisant le point sur la consommation et le trafic de drogue dans le monde et formulant des recommandations pour combattre ce fléau. En Algérie, la lutte contre la propagation de la drogue et la toxicomanie se base sur le triptyque prévention-soins-répression. Ainsi en matière de prévention contre ce fléau et après avoir mené des enquêtes épidémiologiques nationales sur la prévalence de la drogue en Algérie, l'Office nationale de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT) a élaboré une stratégie fondée sur la sensibilisation au phénomène de la drogue et ses effets néfastes sur l'individu et la société à différents niveaux. L'ONLCDT a ainsi annoncé le lancement d'un programme de prévention visant à réduire la consommation de la drogue portant particulièrement sur des compagnes de sensibilisation à l'échelle nationale et des actions de proximité dans les quartiers et les espaces à forte concentration des jeunes. Cet organisme a annoncé aussi qu'un projet de stratégie nationale pour lutter contre la drogue (2011-2015) est en cours d'élaboration. S'agissant des soins prodigués aux toxicomanes, l'Etat algérien a consacré une enveloppe financière "conséquente" pour les soigner, notamment à travers la réalisation de 68 centres médicaux pour le traitement et la prise en charge des toxicomanes ainsi que de 185 cellules d'écoute et d'orientation. D'autre part, la loi 18-04 relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de drogues et de psychotropes prévoit l'abandon des poursuites judiciaires au bénéfice des personnes qui se conforment au traitement médical de désintoxication. Pour ce qui est de la répression et de la lutte menée par les services de sécurité algériens contre la drogue, l'année 2010 a connu une "baisse significative" dans la quantité de résine de cannabis saisie (26,5 tonnes) contre 74,5 tonnes en 2009. Le cannabis est le stupéfiant le plus consommé dans le pays, notamment par la frange âgée entre 12 et 35 ans. Selon les données de l'ONLCDT, il existe plus de 200.000 consommateurs de cannabis en Algérie et entre 16.000 et 22.000 personnes sont jugées annuellement pour des affaires liées à la drogue.