Plusieurs recommandations ont été élaborées, notamment pour intensifier des cycles de formation et organiser des rencontres de sensibilisation contre la drogue. La lutte contre la toxicomanie dans la wilaya de Tamanrasset, devenue une région de consommation compte tenu des statistiques avancées par les services compétents, reste tributaire d'une stratégie basée inéluctablement sur le travail associatif. Du moins, c'est ce qui ressortait de la journée de formation et de prévention contre ce fléau, organisée, récemment, à l'hôtel Bournane par l'association Green Tea. La formation, encadrée par des spécialistes et chercheurs universitaires, a vu ainsi la participation de personnes actives au sein des associations investies dans la lutte contre ce phénomène à Tamanrasset, qui est une wilaya de transit par excellence. Le professeur Tabti Madjid, chef du CCD (centre de cure et de désintoxication) de Blida, a d'emblée insisté sur l'importance de faire fructifier les actions de sensibilisation et de vulgarisation contre la drogue, vu son lot de dangerosité au sein de la société. "Il faut agir en amont et faire un travail de fond en coordination avec les autorités compétentes et les associations pour endiguer ce fléau, lequel requiert impérativement la conjugaison des efforts et la multiplication des activités de prévention, particulièrement au niveau des mosquées et des écoles qu'il faut investir davantage (...). Le message n'est pas assez véhiculé, hélas, par rapport à ce phénomène qui a pris des proportions alarmantes", a-t-il souligné. Et d'ajouter que "la lutte doit toucher deux aspects : celui de la consommation et celui du trafic lequel est malheureusement difficile à maîtriser eu égard à l'importante bande frontalière dont dispose l'Algérie. Cela rend difficile le contrôle de transit et de passage des narcotiques, en témoignent les effrayants chiffres obtenus quant aux saisies de comprimés psychotropes et hallucinogènes opérées." Evoquant l'aspect médical, le professeur Tabti estime que beaucoup de choses ont été réalisées. "La problématique, du point de vue juridique, reste néanmoins le fait que le toxicomane soit toujours vu comme étant un psychopathe ou un délinquant, contrairement à nous, médecins, qui les voyons comme étant des personnes en souffrance à qui il faut prêter aide et soutien. Pour la prise en charge d'un toxicomane, on doit éviter la politique de répression qui devait s'appliquer fermement à l'encontre des trafiquants de stupéfiants. Le toxicomane doit être placé dans un contexte médical pour parvenir à lui offrir, un jour, la chance et la possibilité de se débarrasser de cette substance morbide", a-t-il préconisé. Dans le même ordre d'idées, M. Tabti a fait savoir que 52 centres intermédiaires de soin pour toxicomanes (CIST), dont 17 sont en service, ont été réalisés à travers le territoire national. Cependant, précise-t-il en substance, ces CIST butent sur le problème de ressources humaines et le manque de personnel qualifié en mesure de prendre en charge ce genre de patients. Dans son intervention, M. Okbaoui Mohammed Abdelkader, enseignant au centre universitaire de Tamanrasset, a, pour sa part, expliqué la jurisprudence adoptée dans la lutte contre ce fléau. Tout en saluant cette initiative, première du genre dans cette wilaya aux 50 nationalités, il a mis en exergue le travail des associations qui devrait être appuyé par de nouveaux textes de loi à même d'élargir les prérogatives d'intervention et de lutte. Au demeurant, il est utile de noter qu'à l'issue de cette journée, plusieurs recommandations ont été faites, notamment en ce qui concerne l'intensification des formations et des journées de sensibilisation contre la drogue dans la wilaya de Tamanrasset. Mais aussi investir dans l'action associative afin de mieux prendre en charge le toxicomane en attendant la mise en service du CIST de la wilaya, dont la structure a été, faut-il le rappeler, définitivement réceptionnée. R K Nom Adresse email