"Le pays s'est engagé dans une politique de réduction des importations qui ont atteint un niveau insupportable " "Votre mission consiste en la préservation de l'économie et de la production nationale par la réduction des importations des produits fabriqués localement, sans pour autant causer de pénurie sur le marché ou enfreindre les conventions et accords internationaux de l'Algérie." Cette déclaration émanant du Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, s'adressait au nouveau ministre du Commerce, Ahmed Saci. Que retient-on ? D'emblée, Tebboune voudrait signifier, à qui veut l'entendre, que rien ne changera au département du Commerce et que les missions de Saci seront limitées à la seule feuille de route qui se traduira par l'application d'une politique d'austérité sans exclusive afin de réduire la facture d'importation et de mener à terme les décisions prises par l'ex-gouvernement de Sellal. Définissant les priorités à Saci, Tebboune rappellera encore que "le pays s'est engagé dans une politique de réduction des importations qui ont atteint un niveau insupportable qui tourne autour de 60 milliards de dollars ces deux dernières années, et ce, à travers l'introduction des licences d'importation, ce qui a permis de réduire ce chiffre à 46 milliards de dollars (...) Le secteur s'emploie à réduire cette facture de 10 autres milliards de dollars cette année, notamment, par la réduction des importations des produits accessoires d'environ 6 à 7 milliards de dollars. Des mesures doivent être prises dans ce sens. Nous n'importerons plus de produits accessoires pour ne pas avoir à nous endetter par la suite, ce qui serait inconcevable. Nous avons des besoins financiers dans des secteurs importants et stratégiques". Mettant l'accent sur l'impératif de revoir certains décrets relatifs aux licences d'importation pour une meilleure rentabilité de ce système, Tebboune révélera que la facture d'importation des téléphones portables a dépassé les 600 millions de dollars en 2016. "Ce créneau sera également concerné par les licences d'importation (...) L'Algérie comptait le plus grand nombre d'importateurs et de produits importés." Aux yeux de M. Tebboune, la révision des décrets relatifs aux licences d'importation est une priorité à laquelle le nouveau ministre devra accorder une importance capitale pour arrêter la saignée des devises. Entre autres, le décret inhérent à la commission chargée de l'examen des demandes et du décret relatif à la commission d'octroi de licences. Autrement dit, il faudra s'attendre à une nouvelle liste de produits qui seront, désormais, assujettis aux licences d'importation et à la limitation du nombre d'importateurs. Par ailleurs, le Premier ministre a insisté sur la préservation du pouvoir d'achat et l'intensification des opérations de contrôle des produits de large consommation pour protéger le citoyen pour ce qui est du rapport qualité/prix en plus de lutter contre la spéculation. Pour sa part, M. Saci a affirmé qu'il ne ménagera aucun effort et qu'il mettra son expertise au service de la gestion du secteur et à poursuivre les orientations du gouvernement relatives à la politique du commerce extérieur en vue de protéger l'économie nationale. FARID BELGACEM