Elle est certes encore timide, mais la mobilisation, sur les réseaux sociaux, contre ce qui est considéré comme des manquements à l'éthique et à la déontologie commis par la chaîne privée Ennahar prend forme sûrement. La diffusion d'un épisode de caméra cachée montrant l'écrivain Rachid Boudjedra dans une position humiliante pour sa personne a fait réagir des centaines de personnes qui dénoncent le dérapage de trop de ladite chaîne aussi bien que la passivité du ministère de la Communication et de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav). Il est vrai qu'Ennahar TV a fait des atteintes à la vie privée, à l'intégrité morale et à la dignité et des attaques féroces contre des personnalités publiques (hommes politiques, industriels, ministres en disgrâce...) une règle professionnelle. La direction de la chaîne défend ce principe par son audience qu'elle dit importante. Hier encore, elle a diffusé, dans ses flashs info, un sondage qui la met en seconde position, après sa rivale Echourouk, en matière d'audience durant cette première semaine de Ramadhan. Vrai ou faux sondage ? Difficile à vérifier. Il n'en demeure pas moins que des écrivains, journalistes, médecins, avocats... appellent à saisir l'Arav sur les dérives de cette chaîne, à la boycotter et à inciter les annonceurs à ne plus lui donner de publicité tant qu'elle ne respecte pas les bases éthiques auxquelles sont soumis les médias.