Le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, réclame du temps et de la patience pour appliquer sa feuille de route durant son mandat. Cette feuille de route consiste à mettre en œuvre une série d'engagements pour le développement et la mise à niveau du football national. Le premier engagement de Zetchi concerne la gestion des clubs, et ce, en mettant en place le fair-play financier à travers l'installation de la direction nationale de contrôle et de gestion (DNCG) qui veillera à accompagner les clubs dans leur gestion pour assurer un équilibre budgétaire. "Il s'agit d'un instrument de sauvetage pour le football professionnel. Nous n'avons d'autre choix que de mettre en place cette structure pour assurer une gestion rationnelle mais surtout éviter la faillite des clubs. En d'autres termes, un équilibre budgétaire doit être assuré", a déclaré le président de la FAF lors d'une conférence de presse qui s'est déroulée au Centre technique de Sidi-Moussa. Zetchi va plus loin en promettant de "sévir à l'encontre des clubs qui cumuleront les dettes à l'avenir. Cela pourrait leur coûter tout bonnement la rétrogradation en division inférieure", révèle le président de la FAF qui ne croit pas "au plafonnement des salaires du moment que les clubs sont des entités commerciales". Zetchi s'engage également à respecter la programmation des matches de championnat. "Nous travaillons en étroite collaboration avec la LFP pour gérer la question liée au calendrier du championnat qui est presque ficelé. D'ailleurs, je vous informe que le calendrier sera respecté de bout en bout. Même les clubs concernés par les compétitions africaines n'auront qu'entre 48 et 72 heures pour disputer leurs matches, et ce, en fonction de certains paramètres", indique l'ex-président du Paradou qui, du reste, révèle "avoir reçu une correspondance de la Fifa l'invitant à achever le championnat national avant le 28 mai 2018 en raison du déroulement de la Coupe du monde". "J'assume le choix d'Amalou, Koussa pourrait être exclu du BF" Le président de la FAF a abordé également le brûlant sujet ayant trait à l'arbitrage et le récurrent problème de désignation qui a débouché sur le limogeage de Koussa. Pour Zetchi, "Koussa a eu une réaction brutale et inattendue à la fois. La FAF a un droit de regard sur la liste de ladite commission, sauf que Koussa a dérapé en enfreignant le droit de réserve à travers ses déclarations à la presse. Raison pour laquelle nous avons mis un terme aux fonctions de Koussa en sa qualité de président de la CFA. Une personne sera désignée dans les prochains jours pour occuper ce poste. Je tiens à souligner aussi que Koussa pourrait même être révoqué en tant que membre du bureau fédéral", indique Zetchi lequel "assume le choix d'Amalou qui est un arbitre compétent. Les portes seront ouvertes à toutes les compétences. Cela ne veut pas dire que je ne respecte pas des arbitres comme Bichari et Benarous. Ce sont deux compétences avérées du monde de l'arbitrage". Toutefois, Zetchi a tenu à "avertir qu'aucune erreur ne sera tolérée et que je frapperai d'une main de fer pour sanctionner les arbitres. Celui qui fautera sera sanctionné". "60 millions de dollars pour bâtir un hôtel n'est guère une priorité actuellement" Le président de la FAF a confirmé hier l'information parue dans les colonnes de Liberté faisant état du désir du boss de l'instance fédérale à vouloir annuler le projet de la construction d'un hôtel cinq étoiles qui a été du reste approuvé lors de l'assemblée générale ordinaire de l'ancienne équipe. "Je pars d'un principe que l'argent va faire défaut en raison de la conjoncture économique du pays. La priorité actuelle n'est pas la construction d'une infrastructure hôtelière. D'autant que ce secteur traverse une situation difficile. Je ne vois pas pourquoi nous allons débourser 600 milliards de centimes pour ce projet alors que nous avons besoin de cet argent pour le développement du football. Donc, je vais convaincre les membres de l'assemblée générale d'annuler ce projet." "Nous allons exécuter la décision du TAS en cas de verdict favorable au RCR" À propos de la saisine du Tribunal arbitral du sport par le RCR, le patron du football national estime que "le RCR a réalisé un bon parcours notamment lors de la phase retour. Relizane a déposé un recours au niveau du TAS qui, à mon avis, a peu de chance d'aboutir sur une décision bénéfique pour ce club. Maintenant, si le TAS venait à prononcer une décision en faveur du RCR, nous allons nous soumettre à cette décision". Autrement dit, un championnat à 17 clubs n'est pas à écarter, comme ce fut le cas en 2009 avec l'histoire du RCK. "Mes relations avec Kerbadj et le MJS sont bonnes" Kheireddine Zetchi a profité de l'occasion pour évoquer ses bonnes relations avec les membres du bureau fédéral. "Nous travaillons dans une parfaite harmonie. D'autant que chacun de nous peut avoir une idée divergente. On ne peut pas être d'accord sur tous les sujets. On peut débattre sur plusieurs points", dira Zetchi. Ce dernier estime que "même ses relations avec Kerbadj sont bonnes". Il reconnaît "toutefois avoir eu un malentendu avec le président de la LFP et que les choses sont rentrées dans l'ordre". Pour ce qui est du MJS dont le premier responsable El-Hadi Ould Ali avait critiqué le choix de la nomination d'Alcaraz à la tête de la barre technique des Verts, Zetchi estime que "le MJS est occupé par d'autres sujets et que la tutelle a été toujours présente pour aider le football. J'ai de bons rapports avec M. le ministre". "Même si j'avais ramené Trapatoni, on aurait trouvé à redire" Le président de la FAF a justifié les raisons l'ayant conduit à "choisir Alcaraz qui remplit les critères recherchés à travers son expérience dans un championnat assez relevé. Il a tout le profil nécessaire pour mener à bien sa mission. Vous savez, je ne pouvais pas consacrer un gros salaire pour ramener un grand entraîneur. En tout cas, certains ont critiqué ce choix. Je peux vous dire que même si j'avais ramené Trapatoni, on aurait trouvé à redire. Laissons-le travailler. Maintenant, l'avenir nous dira si nous avons fait un bon ou un mauvais choix. Quel que soit le résultat, je ne vais pas me dédouaner et je serai le premier responsable". "Tout pour aller au Mondial 2018" Zetchi n'a pas mis une croix rouge sur le Mondial 2018 mais admet "la difficulté de la tâche qui attend l'équipe nationale pour renverser la vapeur. Une double victoire face à la Zambie en septembre relancera la course. Nous allons faire de notre mieux pour gagner ces deux matches. D'ailleurs, je vous informe que le match retour aura lieu à Constantine. Nous avons inspecté le terrain qui se trouve en bon état. Je pense que l'EN appartient à tous les Algériens mais pas qu'aux Algérois d'où la décision de jouer ce rendez-vous à Constantine". Zetchi a révélé également qu'un match amical des A' aura lieu le 12 août prochain face à la Libye. S'agissant des rencontres amicales, le boss de la FAF indique que "nous réfléchissons actuellement à trouver un sparring-partner pour préparer le match du Cameroun. Il n'y a pas beaucoup de dates Fifa, raison pour laquelle, nous allons tenter de profiter au maximum pour jouer des matches amicaux contre des équipes africaines. Pourquoi l'Afrique ? Parce que nous peinons devant des équipes africaines. Cela dit, si nous parvenons à aller au Mondial, nous pourrons pensons à jouer devant des sélections asiatiques ou sud-américaines". "La DTN ne repose pas uniquement sur Tikanouine" Le boss de la FAF a défendu également "le choix de Tikanouine qui n'est pas aussi vieux que cela. La DTN ne repose pas sur une personne mais sur une structure complète avec des hommes compétents dans chaque structure ou commission. Quand je suis arrivé, j'ai trouvé uniquement Korichi que je salue au passage". Justement, Zetchi a confirmé que "Korichi a eu un malentendu avec Tikanouine qui croyait l'avoir enregistré à son insu alors que ce dernier a l'habitude de travailler avec ses interlocuteurs de cette manière". Et d'ajouter : "La DTN reste un travail difficile. Nous n'avons pas écarté l'éventualité de faire appel aux compétences étrangères. D'ailleurs, je tiens à vous dire que les ressources humaines au sein de la FAF verront de nouvelles têtes avec la création de certains départements à l'image du marketing." Zetchi a même évoqué la création de départements juridictionnels indépendants avec la nomination de magistrats pour mener à bien cette mission délicate surtout pour "combattre la corruption qui gangrène le football. Et si nous frappons d'une main de fer pour sanctionner en faisant des exemples, je pense que cela pourrait constituer une solution pour combattre ce fléau". "Alcaraz touche 60 000 euros" Le président de la FAF a évoqué la question financière notamment celle ayant trait au salaire du sélectionneur qui "touche 60 000 euros mensuels alors que ses adjoints perçoivent chacun 5 000 euros. La FAF paye ces techniciens en devises et directement sur leur compte personnel", dira-t-il et d'enchaîner sur les primes des joueurs de l'EN. "Tout le monde est payé avec la même monnaie qu'il soit professionnel ou local". À propos des joueurs étrangers : "Ils ont le droit de jouer en Algérie, mais sous certaines conditions. Même les clubs doivent fournir des garanties pour assurer à ces joueurs une meilleure prise en charge. D'ailleurs, j'ai instruit la LFP de n'accorder aucune licence aux étrangers si ces derniers n'ont pas de permis de travail et de résidence en Algérie." Toutefois, Zetchi s'est emmêlé les pinceaux sur la question du paiement des joueurs étrangers en dinars alors que nos joueurs professionnels sont payés en euros. "Je ne comprends pas toute cette agitation. Les étrangers seront payés en dinars conformément à la nouvelle réglementation. Mais si les clubs disposent de compte en devise et de garantie, cela ne les empêchera pas de les payer en devises". Nazim T.