L'octroi de ce feu vert permettra à cet opérateur de poursuivre ses investissements dans l'extension et la modernisation de son réseau de téléphonie mobile. L'opérateur de téléphonie mobile Optimum Télécom Algérie SPA (OTA), opérant sous la marque Djezzy, a reçu l'approbation du gouvernement pour le renouvellement de sa licence d'exploitation de réseau public de téléphonie mobile et de fourniture de services télécoms. Le décret d'approbation qui s'y rapporte a été publié au Journal officiel en juin dernier. Il y était expliqué que la licence dont il est question a une durée de cinq ans. Il s'agit d'une autorisation personnelle. De fait, elle ne peut être cédée ou transférée que conformément aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur et aux conditions fixées dans le cahier des charges. Le renouvellement par le gouvernement de la licence télécoms de Djezzy permettra à l'opérateur télécoms de poursuivre son chantier de transformation numérique pour devenir selon son ambition le meilleur opérateur du pays. La société a prévu un investissement d'un milliard de dollars dans le cadre de ce processus de redéploiement profond qui a débuté l'année dernière avec la 4G et qui prendra fin en 2021. C'est en 2015 que Djezzy a entamé la procédure de renouvellement de sa licence mobile. Celle-ci devait arriver à expiration le 31 juillet 2016. L'ARPT, en charge de cette question, avait donné son aval et souligné à l'endroit du gouvernement, en guise de soutien à la demande de renouvellement soumise par Djezzy, que l'opérateur a respecté toutes les conditions de forme et de fond nécessaires à cet effet. Djezzy est aujourd'hui une filiale de Vimpelcom. L'Etat avait décaissé un chèque de 2,6 milliards de dollars pour en avoir la majorité des actions. Djezzy était en conflit avec l'Etat algérien. Le litige avait fait l'actualité pendant cinq ans. L'Etat a agi dans cette affaire, en exerçant son droit de préemption pour racheter cette société. Le pays ne voulait pas aller à l'arbitrage international, craignant un dénouement à retentissement. Le droit de préemption qui a été introduit dans la législation algérienne permet d'avoir un droit de regard sur les cessions des actifs détenus par des entreprises étrangères en Algérie. Il l'a été après une opération considérée comme opaque montée en 2007 par Orascom qui avait réalisé une plus-value de plus de deux milliards de dollars, en revendant sa filiale algérienne, la société Ciment blanc d'Algérie holding (Ciba) qui regroupait deux cimenteries (M'sila et Mascara), au géant français Lafarge. Le dossier Djezzy est aujourd'hui clos. L'homme d'affaires égyptien Naguib Sawiris, président-directeur général du groupe Orascom TMT Investments (OTMTI), qui en était partie prenante, a perdu son procès intenté en 2012 contre l'Etat algérien pour le blocage en 2010 de la vente de l'opérateur de téléphonie mobile Djezzy au groupe MTN. Le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi) a rendu son verdict sur cette affaire, le 31 mai dernier, rapporte le cabinet Shearman and Sterling LLP, représentant de l'Etat algérien, dans un communiqué publié le 7 juin dernier. Youcef Salami