Résumé : Kahina est heureuse de constater qu'elle avait un lectorat infaillible. Ses expositions à la Foire internationale du livre et ses dédicaces en étaient les meilleurs témoins. Quelques mois plus tard, Tahar exposait ses toiles. Il avoue à la jeune femme qu'il aimerait les vendre toutes. Je fronce les sourcils : -Toutes ? -Toutes. Même celles que je n'avais pas exposées. De plus en plus intriguée, je relève les yeux vers lui : -D'habitude, tu n'es pas aussi pressé de t'en départir. -Exact. Mais cette fois-ci c'est différent. -Pourquoi donc ? -Tu le sauras bientôt, ma petite. Je repense soudain à la dernière fois où il était passé au bureau, pour me narrer la tranche finale de son récit. Est-ce la fin ? Pourtant, il semblait bien portant et beaucoup moins stressé. -Tahar... tu... tu te sens bien ? -Aussi bien qu'on pourrait l'être à mon âge. Pourquoi cette question ? -Heu... désolée. Je voulais juste me rassurer sur ta santé. Il bombe le torse : -Tu me vois malade ? -Heu... non. Mais on dit que les apparences sont trompeuses. -Ce dicton s'avère souvent véridique, tu ne trouves pas? -Si. -Mais pas en réponse à ta question. Aujourd'hui, je me porte comme un charme. -À la bonne heure, Tahar ! Je fais encore un tour pour contempler ses œuvres, et les trouve sublimes. Mon cartable à bout de bras, je sortis ensuite pour me rendre à la rédaction et rédiger mon article. Une semaine plus tard, l'artiste vint nous rendre visite à la maison. Il avait téléphoné à Mustapha dans l'après-midi pour s'annoncer et était arrivé au dîner avec des fruits, des friandises et même un cadeau pour Rym. Il avait l'air heureux. Il parlait, riait, prenait la petite dans ses bras puis la redéposait, avant de faire honneur au plat traditionnel que je venais de cuisiner spécialement pour lui. Enfin repu, il se lève et se dirige vers le salon, où Mustapha le rejoint. Je mets un peu d'ordre dans la cuisine avant de déposer Rym dans son lit puis je prépare du café et du thé. Les deux hommes discutaient à bâtons rompus, lorsque je vins les servir. Tahar me demande de m'asseoir : -Tu as eu une rude journée, et tu t'es donnée la peine de me préparer ce succulent plat, qui demande beaucoup de temps et d'énergie. -C'était un plaisir, Tahar. Nous aimons te voir heureux parmi nous. -Et moi donc ? Je lui reverse du thé, et rapproche l'assiette de gâteaux : -Allez, bois ton thé pendant qu'il est chaud. Il sourit : -Toujours prête à me gâter. Hein, ma petite ? -Bien sûr. Et ne tente surtout pas de m'en empêcher. (À suivre) Y. H.