Résumé : Tahar arrête son récit. Il se faisait tard, mais Kahina n'avait pas vu le temps passer. Elle lui proposera de venir dîner à la maison. Il refusera et lui promettra de revenir le lendemain pour la suite de son histoire. Kahina se demande si le récit n'était pas imaginé. Je décide donc de ne rien révéler sur le sujet à mon cher mari qui était occupé ces derniers temps avec ses recherches sur les arts et les croyances mythiques des civilisations anciennes. Rym s'était endormie sur sa chaise, et je la prends dans mes bras pour la déposer dans son berceau. Elle souriait dans son sommeil. Je passe une main caressante sur ses cheveux qui étaient fort beaux, tout en me disant que ma fille était le plus précieux cadeau que notre Créateur m'avait offert. Je reviens dans la cuisine et met la radio en sourdine. Ma marmite bouillait sur le feu, et les relents de mon dîner me mettent l'eau à la bouche. Je me rendis compte alors que j'avais très faim. J'avais sauté le déjeuner sans m'en rendre compte. Tahar m'avait emportée dans la narration de son récit, tant et si bien que j'avais oublié et mon estomac et même le travail demandé par mon red'chef. Je vois déjà la tête de ce dernier, qui me réprimandera sûrement demain matin. Mustapha rentre et me demande de lui servir un café. Il était de bonne humeur et ne cessa de me taquiner que pour passer à table et dévorer tel un prisonnier affamé tout ce que je mettais dans son assiette. -Tu n'as pas déjeuner, Mus ? Il secoue la tête en continuant de mâcher et me lance entre deux bouchées : -Non. Trop de travail. J'étais pris par une conférence qui n'en finissait pas. Et toi ? Malgré les gargouillements de mon estomac, je ne m'empressais pas autant que lui à avaler mon repas. Je venais de terminer ma soupe et me servais du poisson et un peu de riz. -Je suis aussi affamée que toi. Moi aussi j'ai sauté le déjeuner. Mais je sais faire patienter mon estomac. Il secoue la tête et reprend sa fourchette. Le poisson était cuit à point, le riz était succulent. Mon mari aimait la bonne cuisine et pouvait s'estimer heureux d'être tombé sur une épouse qui aimait le gâter dans ce domaine. Enfin, il repousse son assiette et prend un fruit avant de lancer : -C'était bon. -Tant mieux, je ne pensais pas pouvoir préparer le dîner à temps, je suis rentrée un peu tard ce soir. -Du boulot ? -Oui. J'avais un dossier assez compliqué à traiter. -Et la petite ? -Elle dort. Tu imagines bien que je ne vais pas la laisser chez ma mère. Mustapha se laisse aller contre son siège et se remet à mordre dans sa pomme. (À suivre) Y. H.