Après avoir constaté que sa gestion de la crise du Rif n'a pas donné les résultats escomptés, le roi du Maroc, Mohammed VI, tenterait de se placer au-dessus de la mêlée en accordant sa grâce à certains détenus du Hirak et en faisant d'un certain nombre de hauts responsables de l'Etat les boucs émissaires à travers des sanctions. La célébration de la fête du trône aujourd'hui est l'occasion propice pour Mohammed VI pour annoncer des mesures à même de débloquer une situation qu'il a lui-même compliquée en ignorant les revendications des Rifains. À en croire le quotidien espagnol El Pais et le site d'information marocain nashess.com, le souverain alaouite prononcera aujourd'hui à l'occasion de la célébration de la fête du trône une grâce en faveur d'un certain nombre de détenus du Hirak du Rif et des sanctions contre de hauts responsables de l'Etat, dont des ministres. Il n'en demeure pas moins que cette grâce royale a été déjà refusée par les détenus du Hirak, pour la simple raison qu'ils ne se considèrent pas comme des criminels ni des délinquants de droit commun, mais des "prisonniers politiques". Ceci étant, une source proche du Hirak a déclaré à El Pais que le conseil marocain des droits de l'homme "serait entré en médiation entre les dirigeants du Hirak et le palais pour calmer la tension". De son côté, le site nashess.com rapporte que bénéficieront de la grâce royale "les détenus ayant participé pacifiquement aux manifestations, à l'exception de ceux contre qui il a été prouvé par des photos et des enregistrements vidéo qu'ils ont participé à des opérations de vandalisme contre des biens privés et des véhicules de police". Quant au principal meneur du Hirak, Nasser Zefzafi, son cas est entre les mains du roi en personne, en raison des faits qui lui sont reprochés, notamment l'interruption du prêche du vendredi et la violation du respect dû à la mosquée, outre l'accusation de "haute trahison". Selon cette source, l'icône du Hirak, Silya Ziani, ferait partie de la liste des bénéficiaires de la grâce royale. Quant aux sanctions contre les hauts responsables de l'Etat, dont des ministres, Mohammed VI devrait les annoncer dans son discours à la nation, qui sera suivi d'un remaniement ministériel. Merzak Tigrine