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Al Hoceima brandit le témoin!
Publié dans L'Expression le 01 - 06 - 2017


L'escalade se poursuit dans la frondeuse région rifaine au nord du Maroc où le Makhzen a encore eu recours à la méthode qu'il connaît le mieux: la répression. De nouveau, le Rif est redevenu cette poudrière qu'eurent à affronter les colonisateurs espagnols et français. Bon sang ne saurait mentir: les descendants de l'émir Abdelkrim El Khattabi et Abbas Messaâdi sont toujours là. Et bien là, n'en déplaise à Sa Majesté le roi. En fait, l'histoire du Rif marocain est une longue suite de révoltes-répression contre les et par les maîtres du moment: Espagne, France, Makhzen. L'apparition du «Hirak Errif» et de son leader, Nasser Zefzafi - chômeur de 39 ans, cas de la majorité des jeunes Rifains - arrêté dimanche dernier, n'est donc pas une surprise et s'inscrit dans le contexte qui a été celui du Rif berbérophone depuis un siècle. Aussi, le fond de la problématique rifaine reste-t-il constant: une région laissée à l'abandon depuis l'indépendance du Maroc, en droite ligne de sa marginalisation par les colonisateurs espagnols et français. En effet, le mal du Rif est profond, c'est une région qui vi(vai)t hors du temps tant sous le joug espagnol et français, qu'aujourd'hui sous celui du Makhzen. La monarchie alaouite qui a construit des palais pour le plaisir du roi et de ses invités d'outre-mer, n'a pas songé au développement d'une région délaissée et sans perspective d'avenir. En fait, c'est celle-là la réalité du Maroc de Mohammed VI: un Makhzen capable de dépenser un argent fou en devises pour acheter les consciences - notamment pour perpétuer l'occupation du Sahara occidental - mais ignore les demandes et besoins de régions marquées par le sous-développement et la paupérisation. L'une de ces régions, le Rif, est poursuivie par sa mauvaise étoile. En fait, depuis 1920 et la révolte menée par l'émir Abdelkrim El-Khattabi contre le colonialisme espagnol et français, aux révoltes de 1958-1959, de 1984 et aux effervescences d'aujourd'hui, les Rifains n'ont cessé de crier leur ras-le-bol. Pour eux, l'histoire n'a cessé de balbutier, de se répéter en un cycle infernal. Nasser Zefzafi en 2017, n'est en fait que l'ombre portée de Abbas Messaâdi (mystérieusement assassiné en 1956) porte-voix des laissés-pour-compte du Rif [l'un des fondateurs de l'Armée de libération du Maroc contre l'occupation française] ou Abdelkrim El-Khattabi. De fait, depuis toujours, le feu couvait dans cette région montagnarde du Rif. Or, à chaque fois, ces révoltes ont été noyées dans le sang. En 1958, deux ans après l'assassinat de Abbas Messaadi - dans des conditions toujours pas élucidées - le Rif s'est soulevé contre un «Etat corrompu» pour la «dignité». Slogans qu'on entend aujourd'hui à Al-Hoceima, Nador et autre Boujniba ou Khouribga. Pour l'histoire, notons que la répression de 1958-1959 fut menée par le jeune prince Moulay Hassan [chef d'état-major des FAR et futur Hassan II] qui fit noyer dans le sang par son bras armé, le général Mohamed Oufkir (ancien de l'armée française), la révolte des laissés-pour-compte rifains. Ainsi, le châtiment meurtrier de Hassan II s'est soldé par la mort de 8000 Rifains. Hassan II remet ça en 1984 avec la même brutalité en donnant une dimension politique à une protestation au départ sociale. En 1984, comme en 2017, c'est encore Al-Hoceima qui donne le «la» quand les écoliers protestèrent contre l'augmentation des droits d'inscription scolaire. Les évènements de janvier 1984, se répètent quasiment sous le même processus en 2017, le roi Mohammed VI reprenant à son compte le bâton que son père utilisa contre le peuple du Rif. De fait, le Rif fut durement sanctionné par Hassan II qui le marginalisa et le raya des préoccupations du Makhzen, soumettant la région à un régime militaire. Il est évident que la situation qui était celle du Rif en 1984 est toujours de mise en 2017, la région ne bénéficiant d'aucun plan de développement pour la sortir de son arriération. En revanche, au Maroc «utile» on ne compte pas sur les dépenses onéreuses: palais, hôtels de luxe comme à Tanger, Marrakech, Agadir les «vitrines» opulentes d'un royaume qui s'exhibe, cachant le Maroc profond marqué par le dénuement et où la population se paupérise. De Mohammed V à Mohammed VI en passant par Hassan II, le Rif et Al-Hoceima ont été, sont, le cauchemar du roi.

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