Si l'information sur l'usage des bombes à phosphore venait à être confirmée, elle mettrait la coalition internationale, ou plutôt les Etats-Unis, dans une mauvaise posture, déjà qu'elle s'est rendue coupable de plusieurs bavures contre les civils en Syrie. L'aviation de la coalition internationale contre l'autoproclamé Etat islamique (Daech) en Syrie a utilisé des bombes à phosphore lors d'un raid à Raqqa, a accusé hier le Croissant-Rouge syrien, a rapporté l'agence de presse officielle Sana sur son site. "Plus de 20 bombes (phosphoriques) ont été larguées sur l'hôpital. Des génératrices électriques, des véhicules médicalisés et des services de l'hôpital ont été pris pour cible", a indiqué Dina al-Assaad, chef adjoint du Croissant-Rouge syrien habitant Raqqa, affirmant qu'aucun terroriste de Daech n'était sur place, ce qui ne justifie pas une telle action contre cet établissement qui dispense des soins à plus de cent mille habitants. "Al-Assaad a appelé les organisations internationales et les Nations unies à intervenir pour arrêter le ciblage par la coalition internationale et les groupe de ‘'Qassad'' des installations publiques et des infrastructures dans la ville", lit-on encore sur Sana. Si l'information sur l'usage des bombes à phosphore venait à être confirmée, elle mettrait la coalition internationale ou plutôt les Etats-Unis dans une mauvaise posture, déjà qu'elle s'est rendue coupable de plusieurs bavures contre les civils en Syrie. Le 9 juin dernier, les autorités syriennes avaient déjà dénoncé le recours par cette coalition à l'utilisation de ce type de bombes dans ses frappes sur cette même ville de Raqqa, où Daech s'était installé entre 2014 et 2015. Selon l'agence de presse syrienne, "les frappes de la coalition ont fait au moins 17 morts", un bilan qui s'ajoute à ces dizaines de civils déjà tués à Raqqa par les avions de la coalition contre Daech. Mais la coalition continue de crier qu'elle utilisait des munitions au phosphore en Syrie conformément aux normes internationales et en prenant des mesures de précaution à l'égard de la population civile. Pour rappel, le recours à ce type de munitions en Syrie a été critiqué par l'organisation humanitaire internationale Human Rights Watch. Ces raids interviennent aussi au moment où les Etats-Unis et leurs alliés accusent le régime de Bachar al-Assad d'utiliser des armes interdites contre ceux qu'ils appellent des rebelles, alors que Damas est censé s'être débarrassé d'un tel arsenal, sous supervision de l'ONU. Damas avait été accusé par Washington d'avoir usé du gaz sarin en bombardant la ville Khan Cheikhoun, mais sans apporter la moindre preuve, suscitant une violente réaction de l'allié du régime syrien, Moscou qui a dénoncé ces "allégations" américaines. "Les déclarations sur les ‘'preuves irréfutables'' dont dispose le renseignement américain mais qui n'ont toujours pas été dévoilées n'inspirent aucune confiance, d'autant plus qu'on se souvient bien de l'histoire autour des ‘'armes de destruction massive'' de Saddam Hussein", avait réagi le Kremlin via Mikhaïl Oulianov, son chef du département pour le contrôle des armements du ministère russe des Affaires étrangères.