Les pertes liées aux incendies qui se sont déclarés durant le mois de juillet à Bouira sont considérables. En effet, selon les données fournies pas la Conservation des forêts locale, plus de 31 000 arbres fruitiers, dont des figuiers, amandiers, grenadiers, ont été détruits par les flammes à travers 14 communes, parmi elles Zbarbar, Mâala et Lakhdaria. Ces pertes se comptent selon la même source en centaines de millions de dinars. La filière avicole a également été très affectée par ces sinistres, puisque, selon les services de la Conservation des forêts de Bouira, plus de 16 000 volailles, notamment dans les communes de Mâala et Guerrouma, ont été décimées, sans compter une centaine de têtes de bétail entre ovins et caprins. Les apiculteurs ont également été touchés par ces incendies car, selon la même source, 151 ruches ont été calcinées entre le 1er juin et le 6 août. Du côté des sinistrés, la résignation et la colère demeurent les maîtres mots, puisque, selon eux, le processus d'indemnisation tarde à se concrétiser. En effet, le processus des indemnisations bute sur l'écueil de l'enquête des services de sécurité, laquelle est obligatoire, afin d'entamer les démarches nécessaires. "À notre niveau, le processus est simple. Il nous suffit d'étudier au cas par cas chaque dossier, tout en se basant sur les données personnelles de chaque victime. Or, dans les faits, nous sommes freinés par les services chargés de l'enquête", déplore un membre de la commission de suivi auprès de la daïra de Lakhdaria. Pour ce qui est des services de la Caisse régionale de la mutuelle agricole, cet organisme, selon son directeur local, "fait tout son possible dans le but d'indemniser les éleveurs et agriculteurs assurés dans les meilleurs délais". "Nos experts ont été dépêchés sur les lieux du sinistre dès mercredi dernier pour établir un premier bilan des pertes", soulignera le directeur de la CRMA de Bouira. Pour les services de l'APC de Mâala (ouest de Bouira), la situation actuelle demeure préoccupante. "Nous tentons de parer au plus urgent en fournissant des citernes d'eau potable ainsi que des groupes électrogènes aux sinistrés", affirme un élu local. S'agissant du gîte des familles sinistrées, notre interlocuteur assure que ces dernières sont abritées à l'école primaire. "Nous n'avons que des solutions palliatives à proposer, car nous manquons de moyens, et les services de la daïra tardent à entamer les démarches nécessaires à l'indemnisation", a-t-il avoué. RAMDANE B.