Le village Sahel, commune de Bouzeguène, à une soixantaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, abrite, depuis hier et jusqu'au 13 août, la 6e édition de la Fête de la figue de Barbarie. Organisée par l'association culturelle Sahel, en collaboration avec le comité du village, le club sportif amateur Sahel, l'association des femmes Tadukli n'Tlawin, l'association pour la protection de l'environnement, l'APC de Bouzeguène, l'APW, la direction de la culture et la direction de l'artisanat et du tourisme de Tizi Ouzou, la Fête de la figue de Barbarie, qui se déroule jusqu'au 13 août au village Sahel (commune de Bouzeguène), se veut une occasion pour redonner à ce fruit sa valeur nutritive, son potentiel d'investissement et sa rentabilité agricole. En présence des villageois, de plusieurs centaines de visiteurs venus des quatre coins de la Kabylie, des autorités locales et des députés Tayeb Mokadem (RND) et Yassine Aïssiouane (RCD), l'ouverture de l'événement, inscrit sous le slogan "Lhiba-k d asennan I lghela-k amek igan yinnan... ?", s'est effectuée au centre du village sous les airs des idhebalen et des chants d'une chorale de vieilles femmes du terroir. Une immense procession s'est ensuite ébranlée à travers les ruelles du village où se sont installés plus de trente exposants dont des invités de marque venus de Djanet qui ont servi du thé traditionnel aux visiteurs. Un riche programme d'activités culturelles a été concocté par l'association culturelle, qui a réussi à imbriquer, à l'occasion, toute une gamme d'activités rurales et traditionnelles. Le village Sahel est depuis longtemps voué à la culture de la figue de Barbarie, comme en témoignent les immenses cultures de cactus tout au long de l'oued Sahel. La figue de Barbarie, autrement dit akarmous, connue pour ses propriétés alimentaires et ses vertus médicinales et cosmétiques, est très riche en fibres, en vitamines et également en oligo-éléments qui permettent de venir à bout de nombreuses maladies parmi les plus redoutées, telles l'obésité, le diabète, le cholestérol, ou encore l'artériosclérose, comme il a été relevé dans une revue scientifique. La culture de la figue de Barbarie est parfaitement incrustée dans l'agriculture locale et constitue une source de revenus appréciables pour les familles durant la saison estivale. On ne dispose pas de données ni de statistiques sur les capacités de production de ce fruit exotique dans la région, mais elles pourraient s'avérer très importantes pour penser à son exportation comme à sa transformation, car ce fruit, ses fleurs et ses palmes de cactus sont fortement demandés pour la fabrication de produits cosmétiques et médicinaux. La figue de Barbarie est aussi l'occasion pour les chérubins de s'adonner à sa commercialisation et de tirer des revenus appréciables. L'idée d'instaurer la Fête de la figue de Barbarie est un projet louable des jeunes de Sahel, et c'est une sorte d'hymne à la nature qu'ils veulent perpétuer au fil des saisons. La fête se voulait également comme un défi économique à travers la redynamisation de la culture de la figue de Barbarie et sa revalorisation dans les espaces villageois à travers toute la Kabylie et toutes les régions d'Algérie. KAMEL NATH OUKACI