Le directeur général de l'Office national des droits d'auteurs et droits voisins (Onda), a dressé, hier matin, le bilan de son département pour la répartition des droits de l'exercice 2016, estimé à plus de 87 milliards de centimes, au profit de 4 785 artistes. Lors d'une conférence de presse animée hier à l'hôtel Sofitel, en présence du ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, d'artistes comme Freeklane, Amel Zen ou encore El-Dey, le directeur général de l'Office national des droits d'auteurs et droits voisins (Onda), Samy Bencheikh, a dévoilé le bilan des répartitions des droits de l'exercice 2016, au profit des auteurs membres de l'Onda. D'emblée, le responsable a avancé le montant attribué à cette catégorie d'artistes, et qui s'élève à 874 millions de dinars (pus de 87 milliards de centimes). "L'Onda a distribué huit cent soixante-quatorze millions, deux cent douze mille sept cent treize dinars (874 212 713,66 DA), au profit de 4 785 auteurs bénéficiaires algériens, sur les 19 000 adhérents que compte notre département", a-t-il déclaré à l'assistance. Avant d'ajouter, à propos de l'argent du domaine public, qui s'élèverait à "cent trois millions six cent treize mille quatre-vingts dinars (103 613 080 DA), au profit des œuvres du patrimoine traditionnel et culturel algériens". Par ailleurs, les droits de reproduction au profit des artistes qui ont publié leurs œuvres sur CD, sont évalués à hauteur de 372 millions de dinars, tandis que l'exécution publique, c'est-à-dire les œuvres –feuilletons, émissions musicales et culturelles- diffusées à travers les médias audiovisuels, à l'instar des radios locale, régionale et nationale et les chaînes de télévision, leurs droits ont été estimés à deux cent huit millions de dinars (208 000 000 DA), a poursuivi l'orateur. Par ailleurs, le responsable a estimé que plusieurs infractions touchant aux droits d'auteurs ont été constatées durant l'année 2016. Ces infractions qui s'élèveraient à 310, ont été traitées par les tribunaux. En outre, les plus gros bénéficiaires de ces octrois sont, selon Bencheikh, des artistes qui ont marqué de leurs sceaux, la scène culturelle algérienne. Ainsi, sur les 87 milliards de centimes attribués par l'office, des artistes comme Abdelkrim Dali, El-Hachemi Guerouabi, Mahieddine Bachtarzi, Hadj M'hamed El-Anka , Dahmane El-Harrachi, ou encore Ahmed Wahbi, se sont taillé la part du lion. "Plus de douze artistes ont dépassé la barre d'un milliard de centimes chacun. Certains ont perçu 13 millions de dinars" et de poursuivre : "Aujourd'hui, les revenus des droits d'auteurs ont atteint un niveau honorable. L'artiste algérien peut vivre de son art." S'agissant de l'exploitation des œuvres de ces artistes via les réseaux sociaux et les plateformes de partage de vidéos, le DG a estimé que "tous les offices de protection des droits de l'auteur rencontrent des problèmes avec ce genre de plateformes, car elles veulent contrôler les droits d'auteurs". "Ils se sont substitués à notre rôle et signent directement avec les artistes", a-t-il martelé. Et d'ajouter : "À ce propos, le 3 novembre prochain une réunion avec des représentants de Youtube aura lieu. Durant cette réunion, cette question sera tranchée, car elle devient problématique." Le responsable n'a pas omis d'insister, en sus, sur sa décision de ne pas accorder les droits de ses artistes au géant californien, compte tenu des sommes "dérisoires" que ce dernier verse, avec "190 euros/3 mois pour plus de 4 000 artistes". Si l'option Youtube est mise au placard pour le moment, le responsable est néanmoins resté ouvert à d'autres plateformes, comme l'Amra, avec laquelle une convention sera signée "dans les mois à venir". En ce qui concerne le volet sanitaire, le DG de l'Onda et le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, ont indiqué que des accords avec le ministère des Finances sont en cours de négociation, concernant l'acquisition de domaines destinés à la construction de cliniques pour artistes, ainsi qu'une aide aux artistes, qui se traduira par un "rachat des années qui leur restent avant la retraite". À noter enfin que le payement des droits voisins débutera à la fin du mois novembre de l'année en cours. Des reversements "encore plus importants que les droits d'auteurs", selon le directeur, et qui concerneront d'une part, la population des artistes interprètes à l'instar des musiciens, des comédiens, des figurants ou encore des danseurs, et d'un autre côté, les producteurs. Yasmine Azzouz