Le complexe touristique La Corne d'or de Tipasa, un joyau architecturel œuvre du célèbre Fernand Pouillon, veut profiter des frémissements que connaît le tourisme local en termes de demandes pour tenter de renouer avec son âge d'or, ces temps-là, lointains, où l'établissement ne désemplissait pas des touristes étrangers. L'ambition semble y être, en tout cas, avec la nomination d'une femme à la tête du complexe, Mlle Rofaïda Maâbout. La jeune directrice n'a, alors, qu'une idée en tête : rendre à ce bijou architecturel sa gloire d'antan et faire profiter autant la clientèle algérienne qu'étrangère des merveilles touristiques de la région. Mlle Maâbout reconnaît, certes, que la mission qui lui a été confiée "est loin d'être une mince affaire", notamment avec le déficit enregistré autant en termes de ressources humaines que de ressources financières. "Mais, assure-t-elle, je n'ai pas l'intention de lâcher prise." C'est d'ailleurs l'argument longtemps avancé par, pratiquement, la grande majorité des responsables des établissements hôteliers publics, mais pas seulement. Ces derniers ont souvent évoqué, et à juste titre, la lourdeur de la machine administrative pour justifier la léthargie qui mine le secteur. Une réalité qui n'échappe pas à notre jeune responsable qui, pour s'assurer une chance de survie, a vite fait de réclamer "son autonomie fonctionnelle". Mlle Maâbout nous a fait part des péripéties de ses débuts en ces lieux avec des amorces plutôt laborieuses. Optimiser chaque parcelle Mlle Maâbout a entamé sa mission par ravaler les façades de l'établissement. "À mon arrivée, les lieux faisaient peine à voir. Une soixantaine de bungalows sur les 100 qui existent sont en chantier de rénovation, trois restos sur quatre sont fermés, les plages mal entretenues et le théâtre non opérationnel. Il fallait tout remettre en ordre avec très peu de moyens et en très peu de temps pour ne pas rater la saison estivale." Le partenariat avec la boîte Lafabrik a donné lieu à l'originalité tant recherchée par une catégorie de clients qui a l'habitude de la trouver sous d'autres cieux. "Le but est d'être à l'écoute et de répondre aux attentes des Algériens autant que la clientèle étrangère. Pour cela, nous avons tenté d'aménager les criques dont dispose le complexe La Corne d'or de façon à ce que tout le monde se retrouve dans ce qu'il recherche." L'accès au complexe est à 2 500 DA (déjeuner inclus) pour les deux criques aménagées où on trouve parasols, tables et chaises. La troisième crique exploitée par Lafabrik, qui était difficile d'accès pour la baignade, a connu des modifications pour y remédier, et se retrouve dotée de toutes les commodités nécessaires et connaît une grande affluence (accès 2 000 DA les jours de semaine et 3 000 DA le week-end). Il existe une quatrième crique aux allures de piscine qui est réservée aux groupes. L'animation n'est pas en reste et accompagne le programme estival concocté par Rofaïda Maâbout allant d'un cinéma en plein air pour les enfants à des soirées animées par des DJ et artistes reconnus. Nabila Saïdoun