Les artistes peintres Abdelkrim Khaldi, Farouk Benabderrahmane, Yacine Kezas et Ahmed-Chaouch Sobhi exposent leurs œuvres jusqu'au 25 août au centre culturel Mustapha- Kateb, à travers lesquelles ils traitent des patrimoines matériel et immatériel algériens. Le mieux qu'ils ont à faire les aoûtiens, c'est d'aller de ce pas à la galerie d'art du centre culturel Mustapha-Kateb pour un instant de farniente que procure la vue de l'étoile stylée au réalisme et intitulée Vagues et coucher du soleil à Tipasa de l'artiste peintre Abdelkrim-Khaldi. En ce lieu où la brise marine habite tout l'espace, il est aussi loisible au visiteur de se délecter à la vue du tableau intitulé : Corbeille de fruits qu'offre l'artiste peintre Abdelkrim Khaldi jusqu'au 25 du mois en cours. Se voulant tendance, l'artiste exhibe R'ha, probablement le légendaire moulin à café qui a servi à saler la mer. Alors, et se voulant subtile, l'artiste convie le lecteur à lire Z'mam, ou le livre de notre patrimoine qui demeure fermé, à côté d'un second ouvrage qu'il importe aux générations montantes d'écrire... l'histoire de notre pays ! C'est du moins ce qui se traduit en l'absence innocente ou préméditée de légendes sur les toiles. Et c'est d'un élan de reconnaissance qu'Abdelkrim Khaldi reproduit la Z'niqa des Frères-Racim, peintres et céramistes (ex-rue de Chameau) à la Haute-Casbah d'Alger, qu'il expose à côté d'une enfilade de tableaux représentant des fontaines et bougeoirs. Mais c'est parce qu'il est d'essence décorateur qu'Abdelkrim Khaldi a opté pour l'imitation marbre et dont le thème "Recherche urbanistique – décoration intérieur et jardin" demande à ce que la thématique du design de l'ameublement urbain soit considérée un peu plus dans le détail. Sinon, et pour ce qu'il reste à voir, il y a l'Africaine de l'artiste peintre Farouk Benabderrahmane qui est d'obédience polyvalente, puisqu'il s'illustre de l'abstrait, de l'impressionnisme et du semi-figuratif. Réputé pour son inclinaison à la sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel, l'artiste cède ce flambeau du devoir de sauvegarde à l'artiste peintre Yacine Kezas qui nous introduit à la dérobée dans Axxam kbaïl, pensé et conçu avec le feeling des signes berbères. De la même manière que l'orientalisme, l'âme se chauffe à la chaleur de la vallée du M'zab, et l'œil s'éclaire de la blancheur du haïk d'antan. Autant d'atours de séduction, dont l'apaisant geste d'une Algéro-Berbère qui offre une pomme à l'oiseau ! Ce Belaredj que chantait la défunte Fadéla Dziria. D'ailleurs, on aurait dit que c'est la diva disparue qui joue de la kouitra sur la terrasse d'une douera à côté de l'œuvre Leila de l'artiste Sobhi Ahmed-Chaouche. À ce propos, sa toile de Lumières précipite le visiteur dans une tempête solaire qui explique la canicule ambiante. Louhal Nourreddine