Cent vingt ouvriers employés par le groupe algéro-turc ONE (Ozgun, Nurol, ENGOA), exerçant dans les différents chantiers du projet de réalisation de la pénétrante vers l'autoroute Est-Ouest, et qui ont été licenciés à la fin du mois d'août, ont observé, hier, un sit-in de protestation devant la base-vie turque implantée aux abords de la RN25 à la sortie de la ville de Draâ El-Mizan en direction de Tizi Ouzou, chef-lieu de wilaya. En effet, cette action a été décidée par ces ouvriers pour exprimer leur colère et dénoncer ces licenciements "abusifs". "Alors que nous attendions que nos contrats soient renouvelés, nous avions été malheureusement sommés de ne plus rejoindre nos postes de travail dans les différents chantiers. C'est injuste. Et le pire est qu'on croit savoir que la direction de l'entreprise veut recruter des travailleurs turcs", nous dira un protestataire qui était hors de lui. Par ailleurs, les travailleurs protestataires étaient visiblement étonnés du fait que leurs employeurs aient rompu le contrat de travail sans leur donner la moindre explication et encore moins leurs droits de fin de contrat. "Nous demandons notre réintégration sans conditions. Parmi nous, il y a certains qui ont travaillé durant trois ans dans ces chantiers", souligne un autre travailleur. Tous les travailleurs contestataires que nous avons approchés jugent que ce sont des licenciements inutiles car le projet n'avance pas. "Au lieu de renforcer le personnel, c'est tout à fait le contraire qui s'est passé", lance avec colère un autre intervenant. Par ailleurs, il est à noter que tous les chantiers étaient à l'arrêt, hier, durant toute la journée du fait que les autres travailleurs se sont montrés solidaires avec leurs camarades licenciés. Il est à souligner aussi que ce projet a été souvent perturbé depuis son lancement, soit par les propriétaires terriens qui exigent leurs indemnisations immédiates, soit par des grèves fréquentes pour non-versement des salaires à temps, mais aussi d'autres revendications professionnelles à un tel point que les délais contractuels ont été dépassés depuis quelques années déjà à un tel point que de nombreux citoyens de la wilaya de Tizi Ouzou pensent qu'un tel projet risquerait même d'être abandonné, notamment en raison du manque de finances engendré par la nouvelle politique de restrictions budgétaires adopté, depuis quelque temps, par les pouvoirs publics. O. Ghilès