Jeudi dernier, de fortes pluies se sont abattues sur la wilaya de Tébessa, et ont provoqué d'importants dégâts. Plusieurs dizaines d'habitations ainsi que des commerces ont été inondés, des routes coupées, ce qui a provoqué plusieurs accidents de la circulation, fort heureusement, sans aucune perte humaine. En effet, c'est au chef-lieu, sur la route de Bekkaria, que l'accident le plus important a eu lieu, lorsqu'un véhicule a dérapé avant de se retrouver sous les roues d'un camion citerne transportant du carburant. Le chauffeur a été évacué en urgence à l'hôpital dans un état grave. Certaines localités ont été touchées plus que d'autres, à l'exemple du chef-lieu de Tébessa, Hammamet, Aïn Zarga, El-Ouenza, El-Meridj et Cheria. Du côté des régions d'El-Houidjebet et Bouchebka, les habitants ont eu droit, en plus des pluies torrentielles, à la grêle, et ce, durant tout l'après-midi. Mais c'est au niveau du centre-ville de Tébessa qu'on a enregistré les plus grandes inondations, notamment à la place Carnot, rouverte, récemment, à la circulation, après des travaux de réhabilitation qui ont coûté des milliards aux contribuables. "Il n'y avait aucun avaloir et encore moins de caniveaux pour l'évacuation des eaux des pluies", témoignent des citoyens qui ont été pris au piège par les eaux en furie. Et de poursuivre : "Tant que les pouvoirs publics excellent dans le bricolage, il y aura toujours des inondations et des dégâts". La Protection civile en alerte Les services de la Protection civile ont dû effectuer, durant la journée de ce jeudi, plusieurs interventions dans les quartiers les plus touchés par les inondations, non seulement pour pomper les eaux, mais également pour porter secours aux dizaines de familles dont les habitations ont été infiltrées par les eaux de pluie. Les commerces n'ont pas été épargnés, notamment ceux qui sont situés au niveau de la place Carnot, Mozabites, la Remonte, la Zaouïa, La Rocade ou encore El-Merja. Selon les propriétaires, les infiltrations d'eau ont provoqué beaucoup de dégâts et les pertes sont importantes. Nos interlocuteurs ne manqueront pas de souligner, par ailleurs, que plusieurs plaintes ont été adressées aux responsables locaux, concernant les travaux bâclés au niveau de la place Carnot et le centre-ville en général. "C'est du vol qualifié, on en a marre des travaux bâclés facturés à coups de milliards, avec la complicité de certains responsables locaux, car ce sont toujours les citoyens qui sont les plus pénalisés", nous dit-on. Routes bloquées et circulation perturbée La circulation automobile a, par ailleurs, été complètement perturbée, parfois déviée sur d'autres axes routiers, obligeant les automobilistes à faire de grands détours pour rejoindre leurs destinations, comme ce fut le cas au niveau de la route de Constantine, la rocade, Rafana et El-Merjda. Mais c'est du côté de la gare routière Aït-Ahmed, que le plus gros des dégâts a été enregistré, car l'infrastructure a été construite sur un site sujet au glissement de terrain. En effet, à chaque précipitation, le bâtiment est envahi par les eaux, ce qui conduit systématiquement à l'évacuation des voyageurs. Et pour cause, il n'existe aucun avaloir ni caniveau pour l'évacuation des eaux, alors que la gare a été fraichement inaugurée, il y a à peine 3 ans. Les chaussées, quant à elles, ont été envahies par des tonnes de déchets, charriant des tonnes de boue provenant des flux et décombres non enlevés. Une situation qui prouve, encore une fois, que les pouvoirs publics sont aux abonnés absents. Le plan de prévention contre les inondations et qui a, pour rappel, consommé des enveloppes financières colossales, a été renvoyé aux calendres grecques, ce qui rend la wilaya de Tébessa vulnérable à chaque précipitation. RACHID G.