Les dernières chutes de pluie ont provoqué, à la veille de l'Aïd el Fitr, la fermeture de plusieurs routes, des affaissements de sol et d'énormes frayeurs parmi les populations de plusieurs localités de la wilaya de Sidi Bel Abbès. En effet, Il a suffi de quelques heures pour que des quartiers entiers du chef-lieu de wilaya soient isolés, offrant un spectacle de désolation au dernier jour du mois de ramadhan. Des réseaux d'assainissement et d'évacuation obstrués, des avaloirs saturés, des trémies nouvellement réalisées submergées par les eaux pluviales, des pans de trottoirs au carrelage défait, des automobilistes pris au piège à quelques minutes de la rupture du jeûne…. Tel était le singulier spectacle qu'offrait la ville de Sidi Bel Abbès, lundi en début de soirée, après d'intenses précipitations dont le volume aurait atteint 30 mm en l'espace de quelques heures, selon des agents de la protection civile. Pour d'aucuns, la nature a, encore une fois et en l'espace de quelques minutes, mis a nu le travail bâclé effectué dans le cadre des opérations d'amélioration urbaine. A Sidi Khaled (10 kilomètres de la ville de Sidi Bel Abbès), les eaux pluviales ont envahi une quinzaine de maisons et contraint les habitants de cette coquette localité à se mettre à l'abri afin de se prémunir des affres d'un éventuel débordement de l'oued Mekerra. Les importantes chutes de pluie enregistrées ont en effet favorisé la remontée du niveau de l'oued qui s'est montré menaçant, notamment à Moulay Slissen, Sidi Lahcen ainsi que dans tous les villages et localités traversés par ce cours d'eau imprévisible. L'on signale, par ailleurs, des affaissements de sol, des inondations de champs de culture, d'anciennes bâtisses inondées et la destruction d'ouvrages en construction dans plusieurs régions du sud de la wilaya. La protection civile a, de son côté, relevé quelques dégâts sans « grande importance »mais pas de blessés dans les localités affectées par les fortes chutes de pluie. Travaux d'aménagements bâclés La ville de Sidi Bel Abbès a, toutefois, subi les contrecoups de ces intempéries avec leur lot habituel de désagréments et d'anxiété. Pour preuve, les deux trémies de Sidi Djillali ont été fermées à la circulation en raison de l'accumulation des eaux pluviales qui y ont immobilisé pendant plusieurs heures un bus de transport des voyageurs et une demi-douzaine de véhicules. Selon des témoignages, les eaux stagnantes ont atteint jusqu'à 2 mètres de hauteur au niveau de la trémie reliant la RN 13 au quartier de Benhamouda. Pourtant, il s'agit d'ouvrages récents qui devraient (normalement) disposer de systèmes d'évacuation des eaux pluviales ! A-t-on respecté les normes de construction lors de la réalisation de cette trémie qui a couté les yeux de la tête ? Les trottoirs déformés et les chaussés crevassées que la pluie a rendu impraticables sont-ils conformes aux normes ? Le délabrement avancé du tissu urbain engendré par l'état de déliquescence qui caractérise les institutions locales permet, inévitablement, d'avancer le contraire. Une déliquescence qui se traduit, ici et là, par ces nombreux travaux d'aménagements bâclés. Et dire que des milliards de dinars ont été débloqués par l'Etat depuis 1999 pour améliorer les conditions de vie des citoyens et prévenir de telles situations incommodantes.