Depuis bien longtemps, l'on n'a pas vu pareille envolée des prix des les fruits et légumes. La pomme de terre, produit de large consommation, en particulier chez les familles aux bourses moyennes, a atteint, samedi dernier au marché hebdomadaire d'El-Kala, wilaya d'El-Tarf, les 45 DA, alors qu'une semaine auparavant, elle était refilée aux clients entre 25 et 35 DA seulement. “C'est insensé !”, marmonne mon compagnon. Ces hausses inattendues laissent planer plusieurs autres questions sur d'autres produits de large consommation, notamment les choux-fleurs, la carotte, etc. La tomate fraîche est intouchable, elle passe de 35 à 100 DA le kg, l'orange passe de 50 à 110 DA le kg, alors que c'est “sa saison”. La banane prend aussi des ailes depuis le début du mois : 130 DA. Dans un passé très proche, les prix variaient entre 80 et 100 DA. Aucun fruit ou légume n'a été épargné par ces hausses vertigineuses. Depuis bien longtemps, l'on n'a jamais vu pareille envolée des prix dans les fruits et légumes. Ne trouvant rien à mettre dans la marmite, les ménagères ne cessent de se lamenter. Plusieurs citoyens sont rentrés chez eux sans rien mettre dans un panier qu'il traîne d'un étal à un autre. Les marchands semblent avoir donné le mot pour plumer les clients. Dans le milieu commercial, ces hausses sont attribuées aux conditions climatiques. Plusieurs milliers d'hectares réservés aux fruits et légumes n'ont pu être travaillés à cause des fortes précipitations enregistrées à travers l'ensemble du pays depuis le mois de novembre dernier jusqu'à la mi-mars. Le piment vert est intouchable à 160 DA le kg ; la courgette et les petits pois, respectivement à 100 et 90 DA le kg, sont aussi inabordables par les ménagères qui font leurs emplettes au niveau du marché hebdomadaire. Artichauts et oignons à 60 et 40 DA font figure de parents pauvres à côté des autres légumes et que l'hiver rigoureux de cette année à fait fructifier, disent les personnes initiées. On n'est ni à la veille du jour du carême, pas même à la veille de l'Aïd et les prix des légumes et fruits sont si brûlants. À El-Tarf, la mercuriale a atteint, au cours des deux dernières semaines, des folies jamais égalées auparavant. Elle a donné le tournis à plus d'un. Interrogé sur la hausse inexplicable de leurs produits, les exploitants agricoles jurent que ce sont les grands patrons des marchés qui se sucrent sur leur dos, eux se contentent des miettes. Ce sont les gens bourrés d'argent qui débarquent au marché de gros, et à n'importe quel prix, raflent les marchandises. À titre d'information, le marché de gros, situé à 10 kilomètres de Annaba et qui a coûté des millions de dinars, est toujours vide. T. B.