Le sélectionneur national Lucas Alcaraz a fait son choix. Il a décidé de se passer de quelques cadres de l'EN pour la prochaine confrontation "amicale" contre le Cameroun (les deux équipes étant déjà éliminées dans la course au Mondial 2018), afin de tester de nouveaux joueurs dans une perspective de donner un souffle nouveau à la sélection nationale. "Le staff technique de la sélection nationale de football, dirigé par M. Lucas Alcaraz, s'est réuni afin d'étudier les perspectives d'avenir à la lumière de l'élimination de l'Algérie de la course à la Coupe du monde 2018. Après discussion et concertation, et compte tenu de la rareté des dates FIFA et, donc, du peu d'opportunités qui sont offertes pour découvrir de nouveaux talents, il a été décidé de tirer profit de la prochaine confrontation de la sélection algérienne face au Cameroun, le 7 octobre 2017 à Yaoundé, pour convoquer et voir à l'œuvre quelques nouveaux joueurs", souligne un communiqué publié hier sur le site de la FAF, sans pour autant rendre publique la liste des joueurs convoqués. À ce titre, la fédération s'empresse de préciser que "toutefois, cela ne signifie aucunement que les joueurs qui ne seront pas convoqués pour ce match sont définitivement écartés de la sélection. Tous les joueurs éligibles à la sélection algérienne, y compris ceux qui ne seront pas concernés par la prochaine confrontation, demeurent sélectionnables". Selon des indiscrétions, les joueurs qu'Alcarz n'a pas cochés sur sa liste sont Mahrez, Slimani, Bentaleb, Medjani et Guedioura. Si pour les deux derniers cités leur mise à l'écart n'est pas tellement une surprise dans la mesure où, dans une perspective de reconstruire une nouvelle équipe pour la CAN 2019, leur âge (33 ans) pose effectivement problème, l'absence de Slimani, Mahrez et Bentaleb a sans doute offusqué l'opinion sportive. Ce sont là des joueurs confirmés qui évoluent dans de bons clubs en Europe et qui possèdent des qualités certainement inexistantes dans le vivier des sélectionnables algériens, que ce soit en Algérie ou à l'étranger.
Slimani et Mahrez écartés pour des raisons disciplinaires Cependant, à voir de près, leur rendement en sélection nationale a chuté ces derniers mois, notamment depuis la CAN 2017. À chacune de ses sorties avec les Verts, ce trio a déçu. Ce ne sont pas les seuls qui ont déçu, d'autres aussi sont passés à côté de leur sujet. De toutes les façons, même la responsabilité du coach national Alcaraz est engagée dans les derniers échecs de l'EN. Difficile donc de cerner les raisons de cette baisse de régime. Cependant, une source sûre révèle à Liberté que la mise à l'écart de Mahrez et Slimani est liée à des raisons disciplinaires. Le comportement de Mahrez à la veille de la rencontre contre la Zambie lorsqu'il a quitté le stage, et l'altercation de Slimani avec un proche collaborateur de Zetchi en plein regroupement ont motivé cette décision. Mahrez a même eu, selon notre source, une altercation au téléphone avec Zetchi, au moment où ce dernier commencait à hausser le ton avec lui. Cependant, il faut rappeler aussi qu'au lendemain de la défaite contre la Zambie, le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, avait annoncé que 4 ou 5 joueurs allaient être écartés des rangs des Verts ; il est difficile donc de ne pas y voir une sanction contre ces joueurs. Zetchi avait parlé d'un manque d'implication de leur part au sein de l'équipe. Cela implique qu'ils ont failli à leur devoir. C'est donc une décision qui dépasse Alcaraz même, d'où le communiqué explicatif de la FAF, car dans le cas contraire, il aurait fallu tout simplement laisser Alcaraz expliquer à la presse ses choix qui sont souverains. Aujourd'hui, force est de constater que Zetchi a mis les pieds dans le plat. Il donne clairement l'impression qu'il est le commanditaire de ces sanctions et prend même le soin de préciser qu'elles ne sont pas définitives. En s'impliquant de la sorte, Zetchi s'est mis irrémédiablement Mahrez, Slimani et Bentaleb à dos. Il s'expose aussi à une réaction négative du reste de l'équipe, dans un élan de solidarité qui n'est pas à exclure. Reste donc à connaître la réaction des intéressés mais aussi du reste des cadres de l'EN au sujet de ces "mesures coercitives" qui leur font inéluctablement porter le chapeau des dernières déconvenues des Verts et qui visent à blanchir surtout Alcaraz. Slimani aurait déjà décidé de mettre un terme à sa carrière internationale, d'autres pourraient lui emboîter le pas. C'est dire que Zetchi fait le ménage à ses risques et périls. SAMIR LAMARI