Un adolescent de 14 ans s'est donné, vendredi dernier, la mort par pendaison. Il a été retrouvé mort aux environs de minuit dans le hangar de la maison familiale. Le défunt a été enterré, le lendemain, après autopsie. Qu'est-ce qui a pu pousser Khalil B. E., collégien, à commettre ce geste désespéré ? De l'avis de tous ceux qui l'ont bien connu, c'était un enfant gentil, bon fils, bon camarade (“il prenait notre défense lorsque quelqu'un voulait nous frapper...”, nous ont déclaré deux de ses camarades de classe), plein de vitalité, “mordu” de foot et fervent supporter de l'équipe locale et du Mouloudia (un “chnaoui”, comme il se plaisait à dire...). Seulement, il n'aimait pas les études : un boulet qu'il traînait ! Fréquemment renvoyé de la classe, où il “bougeait beaucoup” fréquemment réprimandé comme le sont les élèves turbulents qui montrent leur ennui pendant les cours, l'enfant ne donnait pourtant pas l'impression d'être atteint... Jeudi dernier, le père, 39 ans, était allé au collège de son fils (où lui-même avait été scolarisé) pour voir... Il trouve ce dernier à la surveillance, un endroit où il est souvent renvoyé. Le père est décrit par ceux qui le connaissent comme un homme proche de son fils, non violent, qui demande à son fils aîné, juste d'atteindre la moyenne qui lui permet de passer. Jeudi après-midi, Khalil assiste à un match (El-Affroun-Miliana) au stade d'El-Affroun. Et, le vendredi, après avoir été à la mosquée avec son père, il se rend encore au stade, où l'équipe locale de la cité Beni-Mouimen et celle de Chiffa disputent un match. Il rentre à la maison pour prendre son café et ressortir. Au moment du dîner, il est absent, ce qu'il ne fait jamais. Son père le cherche alors, dans la maison, dans la chambre qu'il partageait avec son oncle, dans le voisinage. En dernier lieu, il se rend au hangar, où il s'éclaire à la bougie. Et là, il trouve son fils mort, probablement, depuis quelques heures. Sans doute était-ce trop dur pour cet enfant, qui avait annoncé, jeudi, à ces camarades : “Je ne retournerai plus au CEM !” d'envisager le retour au collège, le lendemain matin. Le malheureux a mis fin à ses jours en utilisant la corde qui avait servi à attacher des moutons, peu avant l'Aïd. F. S.