"Plus de deux millions de personnes fuyant les guerres et les persécutions sont venues grossir depuis le début de l'année la population mondiale de réfugiés", a indiqué le haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), alors que le manque de financement oblige, aujourd'hui, le Programme alimentaire mondial (PAM) de réduire les rations alimentaires des réfugiés accueillis par le Kenya, ont rapporté les médias. Selon les chiffres fournis par le Haut-Commissaire, Filippo Grandi, à l'ouverture de la 68e session du Comité exécutif du HCR, près de 650 000 Soudanais du Sud ont été chassés par la guerre civile et quelque 500 000 musulmans Rohingyas ont rejoint le Bangladesh pour échapper aux exactions de l'armée birmane. "Plus de 2 millions de personnes ont fui leur pays depuis début 2017", souligne Filippo Grandi appelant à des efforts renouvelés de la communauté internationale pour prévenir et résoudre les conflits. Le chef de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés précise que la communauté internationale est en train de laisser tomber des millions de réfugiés et de personnes déplacées internes déplorant le fait que la question des réfugiés soit de plus en plus instrumentalisée à des fins politiques. "La coopération internationale a laissé la place à des réponses fragmentées, qui se traduisent par des mesures restrictives en matière d'asile et d'immigration, même dans des pays qui ont une longue histoire d'exil et de migration et une tradition d'accueil", a-t-il relevé tout en mettant cette évolution sur le compte d'une xénophobie croissante. Grandi constate que les conditions de protection se dégradent dans de nombreuses régions du monde, y compris dans les pays industrialisés, en Europe, aux Etats-Unis et en Australie. Sur le terrain, avec la multiplication des conflits et des crises humanitaires, l'afflux des réfugiés et des déplacés internes ne faiblit pas, note le responsable onusien qui précise que près de 1,2 million de réfugiés attendent une relocalisation dans un pays tiers. Or le nombre d'offres a chuté de 43% par rapport à l'année dernière, avec moins de 100 000 places disponibles. Parallèlement, le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) réduira les rations alimentaires de 30% pour les 420 000 réfugiés vivant dans les camps de Dadaab et Kakuma, dans le nord du Kenya, en raison d'un financement insuffisant, selon un communiqué publié, lundi soir, par l'ONU. "Nous sommes confrontés à une pénurie critique de ressources qui nous oblige à réduire la quantité de nourriture donnée aux réfugiés 6 mois seulement après la reprise des rations complètes", a déclaré Annalisa Conte, Représentante du PAM dans le pays. "Le PAM a besoin d'urgence de 28,5 millions de dollars pour couvrir adéquatement les besoins d'assistance alimentaire pour les réfugiés pendant les 6 prochains mois". R. I./Agences