Dans des déclarations à Oxford Business Group (OBG), un cabinet d'intelligence économique et de conseil, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, a énuméré les défis majeurs auxquels doit faire faire face l'Algérie, et que sont la lutte nécessaire contre le secteur informel, l'assouplissement du code de l'investissement destiné à attirer davantage d'entreprises étrangères, la numérisation du secteur des banques et des assurances, la dynamisation des exportations hors hydrocarbures et la valorisation des partenariats public-privé (PPP). Entend-il remettre à plat la législation actuelle sur l'investissement étranger dont fait partie la règle du 51/49, une disposition qui aura posé des difficultés importantes en pratique ? Aux dires de beaucoup, il est peu probable que l'actuel gouvernement puisse s'en affranchir. La preuve, l'Exécutif vient de lever une partie du voile sur la révision de la loi sur les hydrocarbures en vigueur, un grand chantier qu'il projette de mettre en route dans l'immédiat, insistant sur le fait que "le toilettage ne portera sur aucune question de souveraineté, y compris la règle 51/49%". Tout est dit ! L'annonce de la révision de la loi sur les hydrocarbures a ouvert la voie à de nombreuses spéculations. Il est donc utile de préciser que cette révision ne portera sur aucune question de souveraineté, y compris la règle 51/49% dans les partenariats avec l'étranger, a détaillé le Premier ministère. Qu'à cela ne tienne. Les chefs d'entreprise ont, eux, une autre vision du monde de l'investissement, estimant que la réforme du code de l'investissement, une pièce maîtresse en économie, est plus que nécessaire. Ils souhaitent en faire un puissant levier dans le but du repeuplement industriel. Ils ont proposé, à maintes reprises, de le rendre beaucoup plus fluide et compétitif à l'image de ce qui se fait dans le monde, avec une modulation des avantages en fonction des politiques de l'Etat, un encouragement de l'investissement étranger, une facilitation et un accompagnement des investisseurs. Sur un autre plan, Abderrahmane Raouya a souligné que l'objectif du ministère dont il a la charge est de "poursuivre" la mise en œuvre de manière "graduelle" de la politique de modernisation des finances publiques et des systèmes financiers, avec une nouvelle modélisation des recettes fiscales et un objectif d'inclusion des liquidités qui circulent dans le secteur informel. Et d'annoncer que la révision de la loi sur les assurances, dont l'examen sera engagé prochainement, va "instaurer" des évolutions représentant un potentiel de développement important pour ce secteur. La Bourse, qui demeure embryonnaire, va également connaître des développements. En outre, dit-il, nous comptons très prochainement permettre aux banques d'offrir des financements via des produits alternatifs, y compris ceux compatibles avec la charia, et ce, en relation avec la demande réelle exprimée par le marché. Raouya a ajouté que le ministère des Finances œuvrera à résorber la liquidité présente dans le secteur informel, notamment en instaurant un cadre réglementaire dédié à la finance islamique, une mesure réclamée par les professionnels du secteur bancaire et de l'assurance. Youcef Salami