La diversification de l'économie nationale et la mise en place du nouveau modèle économique de croissance est le leitmotiv auquel il est fait recours pour indiquer la meilleure des manières qui mène vers une sortie de la crise financière que traverse le pays. Les autres secteurs de l'économie à fort potentiel, dont l'industrie, l'agriculture, les services et les technologies de l'information et de la communication doivent bénéficier d'un soutien de la part des pouvoirs publics. L'assouplissement du climat des affaires pour attirer davantage les investisseurs étrangers est également recommandé. Lors d'une entrevue tenue récemment entre le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya et le cabinet de recherche économique Oxford Business Group (OBG), les principaux enjeux économiques auxquels fait face l'Algérie ont été évoqués. Abderrahmane Raouya a souligné à cette occasion que le pays vise «à moderniser les procédures financières et à améliorer le climat des affaires en poursuivant l'allégement de la bureaucratie pour une plus grande attractivité des investisseurs étrangers dans l'économie». Le nouveau plan d'action du gouvernement tiendra compte de la nécessité actuelle de redresser les finances publiques algériennes de manière durable, a-t-il fait savoir. Pour résorber la liquidité présente dans le secteur informel, Raouya relève l'instauration d'un cadre réglementaire dédié à la finance islamique, une mesure réclamée par les professionnels du secteur bancaire et de l'assurance. La stratégie du gouvernement est de faire face à un assainissement des finances publiques en émettant de la monnaie via la banque centrale. Ce mode de financement exceptionnel sera instauré pour une durée de cinq années, dans un cadre bien défini, et sera accompagné d'un programme de réformes structurelles économiques et financières destiné à rétablir l'équilibre des finances publiques et de la balance des paiements. L'objectif est de poursuivre la mise en œuvre de manière graduelle de la politique de modernisation des finances publiques et des systèmes financiers, avec une nouvelle modélisation des recettes fiscales et un objectif d'inclusion des liquidités qui circulent dans le secteur informel. De son côté, le cabinet de recherche économique OBG compte publier bientôt un rapport sur cette rencontre. Nommé Algéria 2017, le rapport de OBG a souligné la nécessité de lutter contre l'informel pour promouvoir l'économie nationale. Le cabinet propose également aux pouvoirs publics d'assouplir le code de l'investissement destiné à attirer davantage d'entreprises étrangères. Il recommande aussi la dynamisation des exportations hors hydrocarbures et la valorisation des partenariats publics-privés (PPP). La réforme du cadre bancaire par la numérisation du secteur des banques et des assurances représente également un enjeu auquel doivent répondre les autorités concernées.