Avant-hier, tôt dans la matinée, les alentours du tribunal de Draâ El-Mizan, à une quarantaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou, grouillaient de monde. En effet, des dizaines de personnes venues d'Ouadhia (25 kilomètres au sud de Tizi Ouzou) sont venues assister au procès de 14 émeutiers interpellés, le week-end passé, dans cette ville par les forces de l'ordre. Dans la nuit de vendredi à samedi, vers 22h, des dizaines de jeunes se sont donné rendez-vous au centre-ville d'Ouadhia pour manifester leur colère en brandissant des banderoles sur lesquelles était écrit : "Non à la hogra", "Contre l'injustice", "Ouadhia n'est pas à vendre". Devant ce déferlement de jeunes manifestants qui ont bloqué la route principale à l'aide de poubelles publiques, de blocs de pierre et d'objets hétéroclites, les forces de l'ordre sont intervenues pour s'enquérir de la situation et connaître aussi les raisons de ce mouvement de protestation nocturne. D'où des affrontements qui ont éclaté entre les deux parties en présence. C'est ainsi que les manifestants ont utilisé des cocktails Molotov, a-t-on appris de sources concordantes, alors que les policiers ont recouru aux bombes lacrymogènes. Quatorze individus âgés entre 20 ans et 35 ans ont été aussitôt interpellés pour attroupement sur la voie publique et atteinte à l'ordre public avec utilisation de cocktails Molotov. Ils ont été d'abord présentés au parquet, puis au magistrat instructeur, avant de comparaître directement devant le juge qui les a interrogés un à un pour répondre aux chefs d'accusation retenus à leur encontre. Pour leur part, les avocats de la défense ont demandé la relaxe pure et simple de leurs clients en soutenant que les griefs retenus contre leurs clients n'étaient pas fondés. Au terme de ce procès qui a duré toute la journée, le président a décidé de renvoyer cette affaire au 24 octobre prochain. Les mis en cause ont été tous relâchés et ont regagné leurs domiciles en compagnie de leurs camarades de soutien et de leurs familles respectives qui ont exprimé leur joie en actionnant les klaxons de leurs voitures qui briseront le silence de la nuit. O. G.