La chambre d'accusation examinera, aujourd'hui, le dossier d'instruction du blogueur Merzoug Touati, incarcéré depuis le 18 janvier dernier à la prison d'Oued-Ghir et en grève de la faim depuis le 13 septembre de l'année en cours, apprend-on auprès de ses avocats, les maîtres Hamaïli Boubakeur-Essedik et Salah Dabouz. Selon ce dernier, la chambre examinera l'affaire n°529 portant sur la demande de mise en liberté de leur client introduite pour la troisième fois par ces deux avocats de la défense, mais rejetée par le juge d'instruction et confirmée par la chambre d'accusation à deux reprises. Laquelle chambre d'accusation, signale la même source, statuera sur leur demande de transfert des documents du dossier au procureur général. Si cette dernière est prise en considération par la chambre d'accusation, elle a le pouvoir de demander une enquête complémentaire. "C'est le deuxième degré de la procédure d'instruction", expliquent les deux avocats. La chambre d'accusation retient soit le chef d'inculpation initial, à savoir "intelligence avec l'ennemi", soit elle requalifie le chef d'inculpation, nous précisera Me Hamaïli à ce sujet. Pour rappel, le 3 octobre dernier, le blogueur Merzoug Touati a été présenté devant le juge d'instruction près le tribunal de Béjaïa pour audition, mais celui-ci ne pouvait répondre aux questions du juge en raison de son état de santé, physique et moral, dégradé, selon ses avocats. Ces derniers, nous dit-on, demandent la libération du blogueur et l'audition des deux témoins cités dans son dossier d'instruction. Du côté de la famille du blogueur, par la voix de sa mère, cette dernière demande, au même titre que les avocats de son fils, "l'ouverture du procès de son fils et la convocation des témoins, cités dans son dossier judiciaire". Selon la mère du blogueur, son fils a perdu plus de 13 kg de son poids depuis qu'il est en grève de la faim. D'où l'inquiétude manifeste de sa famille sur la santé de son fils, qui risque de connaître le même sort que celui du journaliste et blogueur Mohamed Talmat, mort en prison, le 11 décembre dernier, après avoir entamé une grève de la faim. À signaler qu'hier, toujours selon la mère du blogueur, ce dernier a été présenté devant le juge d'instruction en présence de l'un de ses avocats, Me Dabouz en l'occurrence, afin que le blogueur confirme au juge "son dépôt de plainte contre le journal Ennahar pour avoir violé le secret de l'instruction judiciaire en publiant les informations de son PV d'audition". Une information confirmée par Me Debouz. "Mon client a confirmé au juge sa plainte contre le journal Ennahar que nous avons déposé", nous a déclaré Me Dabouz au téléphone. L. OUBIRA