Le Centre d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care) compte organiser, le 20 novembre prochain à l'hôtel Sofitel, une matinale sur "l'apport de la blockchain et de la crypto-monnaie à l'économie numérique en Algérie". Animée par Nassim Belouar, master en conseil et expertise économique à l'université de Lille, co-fondateur et consultant à Blockchain Algeria Blogueur, ainsi que Redouane Lebik, master en management des services à la même université, également co-fondateur et consultant à Blockchain Algeria Blogueur, la conférence ouvrira le débat sur l'utilisation de cette innovation dans les pays tels que l'Algérie. Le panel comprend également Anissa Babaci, directrice des partenariats et projets acquisitions chez MacirVie, et Redouane Hamza, senior expert finances publiques à Aecom.CEO à Altair Montréal. La rencontre sera modérée par Ali Kahlane, expert en TIC et vice-président de Care. "La blockchain dont l'application la plus connue est le bitcoin, une crypto-monnaie parmi près de 950 autres, a été créée en 2008, suite à la crise de subprimes et à la perte de confiance vis-à-vis des banques. Cette technologie a été créée pour ne pas recourir par un tiers de confiance, un intermédiaire, tel une banque", explique-t-on. Son utilisation en Algérie pourrait toucher plusieurs secteurs, tels que les banques, les assurances, l'immobilier, la santé, l'énergie, les transports, la politique et les votes en ligne... Si, dans plusieurs pays, les crypto-monnaies sont tolérées, l'Algérie veut complètement les interdire. L'article 113 du projet de loi de finances 2018 stipule que "l'achat, la vente, l'utilisation et la détention de la monnaie dite virtuelle sont interdites". Toute infraction à cette disposition, ajoute l'article, "est punie conformément aux lois et règlement en vigueur". À travers cette mesure, "l'Algérie espère instaurer un contrôle plus strict sur ce genre de transactions numériques, qui peuvent être utilisées pour le trafic de drogue, l'évasion fiscale et le blanchiment d'argent grâce à l'anonymat garanti de ses utilisateurs". Dans l'exposé des motifs, le gouvernement explique que les monnaies virtuelles, "les crypto-monnaies" créées durant les années 2000, permettent de réaliser toutes sortes de transactions sur Internet sans passer par l'intermédiaire d'une banque, acceptées dans le monde du e-commerce. Les crypto-monnaies, à l'instar du bitcoin, permettent d'acheter de nombreux biens de consommation courante. "Il est, par exemple, possible d'acheter avec des bitcoins du matériel informatique, des denrées alimentaires, des bijoux et des objets de décoration. Ces sites marchands généralistes acceptent le paiement en bitcoin. Ce sont des monnaies alternatives qui n'ont de cours légal dans aucun pays. Leur valeur n'est pas indexée sur le cours de l'or ni sur celui des devises classiques et elles ne sont pas non plus régulées par un organe central", précise le gouvernement. M. R.