Les déclarations du ministre allemand des Affaires étrangères laissant entendre que le Premier ministre libanais démissionnaire, Saad Hariri, était retenu contre son gré à Riyad ont provoqué une virulente réaction de l'Arabie Saoudite. "L'Arabie Saoudite a décidé de rappeler son ambassadeur en Allemagne pour consultations et va remettre une lettre à l'ambassadeur d'Allemagne auprès du royaume protestant contre ces déclarations malencontreuses et injustifiées", a indiqué l'agence de presse officielle SPA en citant un porte-parole du ministère saoudien des Affaires étrangères. Rappelons que Sigmund Gabriel a déclaré jeudi lors d'une conférence de presse à Berlin avec son homologue libanais Gebran Bassil que "le Liban risque de retomber dans de graves confrontations politiques et peut-être militaires". "Afin de prévenir ceci, nous avons en particulier besoin du retour du Premier ministre actuel", a-t-il souligné, en estimant que le Liban "ne doit pas devenir un jouet de (...) la Syrie, de l'Arabie Saoudite ou d'autres". Il estimé que "le signal commun doit venir d'Europe que nous ne sommes plus prêts à accepter en silence cet aventurisme qui s'est propagé ici ces derniers mois". "Cet aventurisme a maintenant atteint son apogée avec cette façon de procéder (...) avec le Liban", avait ajouté le chef de la diplomatie allemande. Hier, le ministère allemand des Affaires étrangères a "expressément salué" dans un communiqué rendu public "le voyage de M. Hariri à Paris et son retour imminent au Liban". Il a également ajouté : "Nous avons, en raison de la situation actuelle (au Moyen-Orient), de grandes inquiétudes quant à la stabilité de la région et appelons toutes les parties à réduire les tensions." R. I./Agences