Le Centre d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care) a consacré sa matinale, hier à l'hôtel Sofitel d'Alger, à "l'apport de la blockchain et de la cryptomonnaie à l'économie numérique en Algérie". Animée par Nassim Belouar, co-fondateur de Blockchain Algeria, Redouane Lebik, membre de Crypto-Analyse Digital Marketeur, Anissa Babaci, directrice des partenariats et projets acquisitions chez Macir Vie, et Riad Hartani, expert en communications mobiles et technologies de l'intelligence artificielle, la rencontre a drainé beaucoup de monde, alors que le gouvernement veut interdire l'achat, la vente, l'utilisation et la détention de la monnaie dite virtuelle en Algérie. La Blockchain est une technologie pair à pair (peer to peer) de stockage et de partage explique Care dans un communiqué de presse. "On peut la définir comme une base de données (blocs de données) ou plus simplement comme un ‘Grand registre' décentralisé, public, anonyme, infalsifiable et sécurisé. Grâce à la cryptographie, les données qui la composent sont donc authentiques et inaltérables", souligne le communiqué du think-tank, précisant que la cryptographie permet notamment de garantir la confidentialité, l'authenticité et l'intégrité des données. D'ici à la fin de cette année, 15% des banques internationales vont utiliser la Blockchain, affirme-t-on. Consultable par tous ses membres, quasiment impossible à modifier, la Blockchain, explique le communiqué, "constitue un registre fiable où toutes les parties prenantes d'un processus de production peuvent inscrire des informations à chacune de ses étapes, pour garantir une traçabilité totale au produit final". La technologie des registres distribués, ajoute le communiqué, fournit au gouvernement une structure pour réduire la fraude, la corruption, le risque d'erreur et le coût des procédures auparavant réalisées sur papier. Elle a le potentiel de redéfinir la relation entre le gouvernement et le citoyen en matière de partage des données, de transparence et de confiance. Le communiqué évoque des exemples de pays qui se sont intéressés la technologie Blockchain, citant, notamment, Dubaï, la Russie et le Japon. "Comme s'est distinguée dernièrement la Russie avec la création du CrytpoRuble, la cryptomonnaie nationale russe, pourquoi ne pas être le prochain pays à rejoindre ce mouvement novateur, et ainsi créer la cryptomonnaie algérienne, DZCoin ?", s'interroge Care. "Le DZCoin permettra la mise en place d'un mode de paiement adéquat à une économie numérique spécifiquement algérienne", estime-t-on. "C'est-à-dire passer du paiement par la monnaie papier, très répandu en Algérie, aux paiements numériques et mobiles, car on vit dans un monde de plus en plus connecté, et c'est une urgence d'adapter notre économie aux Ntic", précise le communiqué. DZCoin sera une cryptomonnaie peer to peer qui permettra des paiements et des échanges semi-instantanés, avec des coûts avoisinants le zéro et sera indexée sur le dinar fiducie (DZD) pour faciliter les échanges et éviter de passer par les devises. "Elle fonctionnera grâce à la technologie Blockchain et aux technologies de pointe adaptées aux besoins des acteurs du marché algérien — particuliers, entreprises, investisseurs", assure-t-on. Au lieu de les encadrer, l'Algérie a décidé d'interdire l'utilisation des cryptomonnaies. L'article 113 du projet de loi de finances 2018 stipule que "l'achat, la vente, l'utilisation et la détention de la monnaie dite virtuelle sont interdites". Toute infraction à cette disposition, ajoute l'article, "est punie conformément aux lois et règlement en vigueur". M. R.