Le nombre des étudiants algériens inscrits dans les universités et les écoles supérieures françaises a augmenté de 14% entre 2012 et 2016. Campus France (agence française pour la promotion de l'enseignement français à l'étranger, l'accueil et la mobilité internationale), qui n'a pas encore finalisé ses statistiques pour l'année universitaire 2017-2018, a mis à la disposition de Liberté des chiffres exhaustifs sur l'évolution des effectifs jusqu'à 2016, une année qui a connu un pic avec 26 166 inscriptions. En 2012, le nombre des inscrits était de l'ordre de 20 412, contre 19 691 en 2013, 18 890 en 2014 et 20 161 en 2015. La hausse la plus importante des effectifs (+38%) concerne les étudiants de niveau licence. En revanche, les inscriptions en doctorat ont diminué de 22%. Les doctorants algériens représentent d'ailleurs une minorité. Ils sont à peine 6% de la cohorte globale contre 40% inscrits en licence et 53% en master. La plupart des étudiants de ces deux dernières catégories (un peu moins de 9 000) ont opté pour les filières sciences et Staps (Sciences et techniques des activités physiques et sportives). Plus de 4 000 font des études littéraires et de sciences humaines. Environ 3 000 sont en médecine, en pharmacie et en chirurgie dentaire. Le même nombre d'effectifs est comptabilisé dans les filières économiques et de gestion. 2 000 autres étudiants suivent, pour leur part, un cursus en langues. Un peu plus d'un millier sont étudiants en droit et en sciences politiques. À 89%, les inscrits algériens suivent des études à l'université. Le reste compte parmi les effectifs des grandes écoles, écoles d'ingénieurs, de commerce et d'art. Il est à noter que les Algériens comptent parmi les trois premières communautés d'étudiants étrangers en France (320 000 en 2016), après les Marocains et les Chinois. Leur arrivée dans l'Hexagone pourrait encore se massifier davantage, surtout que la France, pour des raisons d'influence économique et culturelle, entend recruter plus d'étudiants sur son territoire dans les prochaines années. Il y a quelques mois, la directrice générale de Campus France, Béatrice Khaiat, a affirmé que son pays est devenu le 4e pays d'accueil des étudiants en mobilité et 1er pays non anglophone, derrière les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie. Décrivant toutefois, une concurrence internationale féroce pour attirer les cerveaux, elle a estimé qu'il faut être plus offensif et regagner du terrain, notamment en Afrique. Actuellement, les étudiants du Maghreb représentent un peu plus d'un quart des étrangers dans les universités françaises. Mais contrairement à leurs camarades marocains et tunisiens, les Algériens ont un statut spécifique qui implique des conditions de séjour contraignantes. Leur présence dans l'Hexagone est, en effet, régi par l'accord de 1968 sur l'entrée et le séjour des ressortissants algériens en France. Ce texte limite leur accès à l'emploi pendant les études et complique leur passage à la vie active, après l'obtention de leurs diplômes. Il y a quelques jours, l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) a demandé à l'Etat français de revoir ce statut. S. L.-K.