La polémique sur l'existence légale ou non du Syndicat national autonome des travailleurs de l'électricité et du gaz (Snateg) ne cesse d'enfler. Pour preuve, cette conférence convoquée par le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, hier, à Alger. Ce sont les directeurs centraux du ministère qui se sont succédé à la tribune pour expliquer que le Snateg "s'est autodissous". Cette sortie médiatique du ministère de tutelle vient aussi en réponse à un courrier de la Confédération syndicale internationale (CSI) qui a fait état "d'ingérence dans le fonctionnement des organisations syndicales en particulier le Snateg". Dans sa lettre, la Confédération a insisté sur la nullité de l'autodissolution, car, justifie-t-elle cela, par le non-respect "des statuts du syndicat qui indiquent que la dissolution du syndicat est décidée par un congrès national du syndicat Snateg". Ceci dit, la CSI estime que la réunion de dissolution à laquelle fait référence le ministère "n'a ni la compétence ni l'autorité pour prononcer la dissolution". Dans son exposé, M. Rabah Mekhazni, directeur des relations de travail, a expliqué que le ministère du Travail a été rendu destinataire d'un procès-verbal dressé par Me Mohamed Karoui daté du 7 octobre 2017 dans lequel il a été relevé "la dissolution volontaire à l'unanimité des membres de l'assemblée du Snateg", précisant que selon ce PV, "la dissolution volontaire a été prononcée conformément aux dispositions de la loi..." "Les services concernés au niveau du ministère n'ont fait que prendre acte de cette dissolution en procédant à l'annulation du numéro de référence du syndicat suscité dans le registre des organisations syndicales", a encore indiqué M. Mekhazni. Sauf que depuis l'annonce de la dissolution dudit syndicat, des actions ont été menées par ses animateurs, des communications ont été rendues publiques et des accusations ont été mêmes portées à l'encontre des responsables de Sonelgaz. M. Mekhazni a souligné que les membres de ce syndicat qui estiment que la décision d'autodissolution n'a pas été prise conformément à la loi peuvent saisir la justice. Comment un syndicat créé en grande pompe s'autodissout promptement ? Pourquoi le ministère du Travail a-t-il déjà reçu Raouf Mellal ? Autant de questions auxquelles aucun responsable n'a apporté de réponse, hier. "Sur le plan de la loi, ce syndicat est dissous par ses membres fondateurs", répondent presque à l'unanimité les conférenciers qui mettent en avant un conflit interne au sein du Snateg qui aurait opposé Abdellah Boukhalfa à Raouf Mellal et selon eux, une plainte a été déposée par le premier contre le second pour vol de documents et usurpation de fonction. Un sit-in de quelques animateurs d'une autre aile du même syndicat a été empêché hier par la police devant le siège du ministère. Mohamed Mouloudj