S'exprimant en marge de l'inauguration de la 26e édition de la Foire de la production algérienne au Palais des expositions aux Pins maritimes, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, a annoncé que la production de monnaie (planche à billets : impression de billets en dinars) a "débuté récemment". Quant aux textes d'application se rapportant au mécanisme de financement non conventionnel prévu par la loi amendée sur la monnaie et le crédit, il a indiqué qu'ils seront promulgués début 2018. L'argentier du pays a également rappelé à cette occasion que le déficit du Trésor public pour l'année 2017, qui s'élève à 570 milliards de dinars, a été pris en charge grâce au mécanisme de financement non conventionnel. À l'annonce de ce système, l'été dernier, il a été question qu'il soit mis en œuvre et de manière effective, en novembre. En septembre dernier, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait déclaré que l'Etat est au bord de la faillite et que, n'était le recours à la planche à billets, le Trésor public n'aurait même pas de quoi payer les fonctionnaires pour les mois de novembre et décembre. Mais, la situation financière du pays ne semblait pas aussi grave que voulait le faire croire le Premier ministre, puisque l'Etat a payé les salaires de novembre sans recourir à la planche à billets. Il y a quelques semaines, Abderrahmane Raouya a expliqué devant le Sénat que la hausse des prix des produits de consommation "n'était aucunement liée à l'opération de tirage de billets de banque dans le cadre du financement non conventionnel, qui n'a, d'ailleurs, pas commencé". Une brochette d'experts indépendants a mis en garde le gouvernement que conduit Ahmed Ouyahia contre des poussées inflationnistes et une envolée des prix à la consommation. Il est vrai qu'il a été constaté depuis quelques mois une surchauffe sur le marché où les prix de divers produits ont démesurément flambé, mettant à mal le pouvoir d'achat des ménages. Selon le ministre, "cette hausse est, peut-être, le résultat de dépassements de certains commerçants". Aussi, a-t-il appelé les services de contrôle à "assumer leur rôle dans ce domaine". Concernant le volume du tirage de billets dans le cadre du mécanisme de financement non conventionnel, le ministre a avancé le montant de 570 milliards de dinars en 2017 et 1 800 milliards en 2018. Lors de la présentation du PLF 2018 devant le Conseil de la nation, Abderrahmane Raouya a indiqué que ce texte s'inscrivait dans le prolongement des efforts visant à promouvoir la croissance et à préserver les grands équilibres macroéconomiques. Le texte a été préparé dans un contexte particulier marqué, sur le plan interne, par la persistance des pressions financières et au plan externe par l'instabilité des marchés pétroliers, en dépit de l'accord d'Alger sur la baisse de la production du pétrole et sa reconduction jusqu'au mois de décembre 2018. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait, lui, affirmé, à maintes reprises, que les fonds devant être empruntés par le Trésor public auprès de la Banque d'Algérie, dans le cadre du mécanisme de financement non conventionnel, n'entraîneront pas une inflation et seront exclusivement destinés au financement de l'investissement public. Youcef Salami