La planche à billets a déjà commencé à tourner. Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouia, a indiqué, jeudi, en marge de l'inauguration, par le Premier ministre, de la Foire de la production nationale, que l'opération de tirage des billets de banque, dans le cadre du mécanisme de financement non conventionnel prévu par la loi amendée sur la monnaie et le crédit, a débuté récemment. Cet outil de financement auquel recourt le gouvernement en ces temps de tension financière servira à couvrir les montants de la dette interne, les déficits budgétaires ainsi que les besoins en financement du Fonds national d'investissement (FNI). A ce titre, le ministre des Finances a précisé que le déficit du Trésor public pour l'année en cours, se chiffrant, selon lui, à 570 milliards dinars, est d'ores et déjà pris en charge par le moyen du financement dit non conventionnel. Le gouvernement a décidé d'expérimenter la planche à billets pour la gestion des déficits budgétaires plutôt que de tenter un endettement extérieur qui serait périlleux, à en croire les arguments officiels. A une question liée à la publication des textes d'application relatifs au mécanisme de financement non conventionnel prévu par la loi amendée sur la monnaie et le crédit, le grand argentier du pays a annoncé qu'ils seront promulgués début 2018. Le ministre n'a néanmoins pas voulu s'exprimer sur la nature des réformes économiques et budgétaires qui devraient accompagner la mise en marche de la planche à billets. Ces réformes, qui devaient figurer dans un décret présidentiel en attente de publication, avaient pour finalité d'aider l'économie à repartir, les finances publiques à se redresser et à amortir l'impact de la création monétaire sur les consommateurs et le reste des agents économiques. Dans l'une de ses précédentes sorties médiatiques, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait affirmé que les fonds devant être empruntés par le Trésor public auprès de la Banque d'Algérie, dans le cadre du mécanisme de financement non conventionnel, n'entraîneront pas une inflation et seront exclusivement destinés au financement de l'investissement public.