Après une légère accalmie, la polyclinique de Loudha, implantée au chef-lieu de daïra de Bouzeguène, enregistre, ces derniers mois, de très graves incidents, notamment durant les gardes de nuit. Cela a entraîné un climat de peur et d'insécurité au sein du personnel médical qui ne dispose d'aucun moyen pour se défendre mais aussi chez les citoyens qui s'interrogent sur le silence des autorités locales et des responsables de la santé. Les incursions nocturnes sont fréquentes et la dernière en date a été vécue par un citoyen du village de Tazrouts qui avait accompagné une femme souffrante vers la polyclinique et qui fut surpris de trouver dans le hall de la polyclinique un ivrogne proférant des incivilités devant le veilleur de nuit qui tentait, en vain, de le raisonner. Dès l'incursion du forcené, les quatre femmes de service, trois infirmières et un médecin, se sont réfugiées dans une salle qu'elles avaient fortement verrouillée. De son côté, le personnel médical n'a pas cessé de dénoncer le manque de sécurité qui le menace au quotidien. "Nous faisons face, chaque jour, à des individus dangereux mais personne ne vient à notre secours. On nous a installé des caméras de surveillance qui ne servent à rien et ces énergumènes viennent nous menacer parce qu'ils savent que nous sommes des femmes sans défense et si le personnel de garde était constitué de personnels masculins, personne ne viendrait les déranger", avoue une employée de la polyclinique. Mais ce genre de dérapage n'est pas propre à Bouzeguène car ils sont devenus coutumiers dans d'autres structures sanitaires de la wilaya, notamment à Aïn El-Hammam, Ouacif, Beni Douala, Boghni, Draâ Ben-Khedda et même au CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou. La polyclinique de Loudha, inaugurée en 1995, ne dispose même pas de téléphone fixe pour lancer des appels aux services de sécurité. Les services de sûreté de daïra de Bouzeguène et ceux de la gendarmerie de Boubhir, dans la commune éloignée d'Illoula-Oumalou, sont souvent sollicités, de nuit, par des appels émis par des téléphones portables mais ils exigent leur identification pour intervenir. C'est dire qu'il y a une nécessité urgente pour les services d'Algérie Télécoms d'installer une ligne de téléphone fixe dans cette importante structure médicale. KAMEL NATH OUKACI