La signature, avant-hier, à Alger, des contrats de performance des responsables des filiales du groupe Hôtellerie, tourisme et thermalisme (HTT), a été l'occasion pour le P-DG du groupe, Lazher Bounafaâ, de faire un constat des plus amers sur le secteur. Ainsi, dans sa communication, le P-DG a souligné que "le management à vue, sans boussole, a mis les filières du groupe dans l'état où elles se trouvent aujourd'hui", relevant, notamment que "des entreprises se débattent dans des difficultés multiformes de nature à la fois stratégique, financière, opérationnelle, commerciale, humaine et technique". L'état des lieux établi par la direction du groupe est sans appel. Le P-DG a évoqué "un fort endettement, une situation financière déstructurée avec certaines filiales au bord de la faillite, un management archaïque, loin des réalités managériales des structures touristiques aujourd'hui, une ressource humaine à la fois pléthorique et insuffisamment formée, insuffisamment sensibilisée et insuffisamment impliquée". M. Bounafaâ a également évoqué "une qualité de service loin des standards internationaux, avec des équipements et des infrastructures vétustes et inadaptés aux attentes du marché et des touristes". C'est à partir de ce constat et de cet état des lieux, explique le P-DG, que la signature de contrats de performance est intervenue. Ces mêmes contrats sont également soumis à une obligation de résultats dans un secteur perçu comme "un créateur d'emplois, porteur de modernité pour l'économie", en somme, une économie alternative qui englobe "les transports, l'agroalimentaire, l'artisanat, l'industrie manufacturière, la culture...". Selon le P-DG, ces contrats de performance prennent en charge plusieurs aspects liés à la modernisation du secteur. Il a cité une ressource humaine de qualité, des équipements et des infrastructures modernes, ainsi que des performances économiques et commerciales au diapason des normes internationales. Tout en avouant que le contrat de performance n'est pas "un outil de contrôle des gestionnaires", il a affirmé qu'il est plutôt "un guide et un outil d'orientation, d'aide et d'incitation du dirigeant à bien conduire sa filiale selon les repérages négociés et consensuels entre la filiale et le groupe HTT". Interrogé sur une probable privatisation des infrastructures du Groupe, M. Bounafaâ a estimé qu'il faut "se préparer à tout", car la décision revient au Conseil de participations de l'Etat. Mohamed Mouloudj