Résumé : La vieille Kheira apprendra à sa fille que son frère Zahir était venu lui demander de l'argent pour soigner son fils à l'étranger. Elle demande à Yamina d'oublier le passé et de renouer aves ses frères. La jeune femme riposte qu'elle n'était plus à leur disposition. Elle s'humecte les lèvres et poursuit : -Grâce à Slimane, je suis aujourd'hui une femme indépendante et libre. S'ils le voulaient, mes deux frères auraient pu me seconder dans mes affaires et m'aider dans mes projets. Que n'aurais-je pas fait pour les avoir à mes côtés à chaque fois que le besoin s'en faisait sentir. Mais ils ont écouté leurs épouses et ont fait fi de tout raisonnement. Alors j'étais obligée de me défendre à ma manière. La vieille femme donne un coup avec sa canne sur le sol. -Je connais déjà toute cette histoire, Yamina. Toutefois, oublie le passé et appelle ton frère pour lui proposer ton aide. Ton geste va sûrement adoucir son cœur. -Non, maman, Zahir est un dur. Je vais l'aider à soigner son fils, sans trop m'attarder sur les détails. Dès demain, je lui signerai un chèque conséquent et prendrai en charge tous les traitements de son fils. Que ce soit ici ou à l'étranger. Tu sais bien que j'adore mes neveux et je ne leur refuse jamais rien. -Alors, contacte ton frère et dévoile-lui tes intentions. -Non, il n'aura qu'à me communiquer le numéro de son compte bancaire, et je chargerai mes comptables de lui faire régulièrement des virements. La vieille Kheira secoue la tête. -J'espérais que tu écouterais la voix de la raison, ma fille. Elle soupire. -Qui auras-tu donc auprès de toi, lorsque ton père et moi quitterons ce bas monde, si ce n'est tes deux frères ? Yamina toussote. -Nous reparlerons de tout ça plus tard, si tu veux, maman. Yacine traverse ses pensées et ébauche un sourire. -En fait, ce soir, je voulais aborder avec toi un sujet plus éloquent. Sa mère fronce les sourcils. -Tu vas encore penser à investir dans un nouveau créneau, je présume. Yamina se met à rire. -Mais non, maman. Du moins, pas pour l'instant. Ma chaîne de restauration me donne satisfaction, et mon magasin marche à merveille. Grâce à Dieu, malgré quelques aléas routiniers, je m'en sors plutôt bien. -À la bonne heure, ma fille. De quoi alors voulais-tu m'entretenir ? Yamina prend la main de sa mère. -Papa dort profondément. Laissons-le se reposer et allons prendre une tasse de thé au salon. La soirée est longue devant nous. Nous aurons toute latitude de discuter sans être dérangées. La vieille Kheira empoigne sa canne et suit sa fille. Elles s'installèrent confortablement sur le divan du salon, et Fatima vint leur servir un thé et quelques gâteaux secs. -Alors, je t'écoute, ma fille. Quel est ce sujet qui te brûle les lèvres jusqu'à t'empêcher de fermer l'œil ? Yamina affiche une moue. -Comment fais-tu donc pour tout deviner à l'avance ? (À SUIVRE) Y. H.