Résumé : Yamina, qui se languissait de ses parents, décide de les inviter à séjourner chez elle. Slimane appréciera son geste et ira jusqu'à lui proposer de les garder définitivement chez eux... Yamina s'approche de son mari et le regarde dans les yeux : - Merci Slimane. Je... Je suis vraiment confuse devant ta générosité et la bonté de ton cœur. Mes parents seront heureux de passer quelques jours chez nous de temps en temps, mais ils n'aimeront sûrement pas quitter définitivement la maison où ils ont vécu si heureux durant de longues années. Il lui relève le menton : - Je voulais juste t'assurer que je les considère comme mes propres parents. - C'est ce que j'ai confié à ma mère ce matin. Elle était gênée à l'idée de venir séjourner chez nous, alors que nous venons de nous marier. - Cela se comprend aussi. Elle est issue d'une génération qui ne badine pas avec les traditions. On m'avait dit que dans le temps, la jeune mariée ne revoit ses parents qu'après une longue année de mariage et souvent après avoir donné naissance à son premier enfant. Sans réfléchir, Yamina réplique : - Comme tu n'as pas l'intention d'avoir des enfants, je ne vois donc pas l'utilité de cette coutume dans notre couple. Slimane allait riposter, puis se ravise et tourne les talons pour se réfugier dans son bureau. Yamina se mord les lèvres et maudit sa spontanéité. Son mari n'était pas très jeune et des répliques aussi coupantes pouvaient l'atteindre de plein fouet ou provoquer sa colère... Elle voulut aller le retrouver et s'excuser auprès de lui, mais ne sachant pas de quelle manière s'y prendre, elle hésite avant de battre en retraite. La chambre d'amis étant fin prête pour recevoir ses parents. Ils iraient, Slimane et elle-même, les chercher et elle les installerait dans cette jolie pièce qui donne sur la véranda. Yamina joint ses deux mains dans un élan de tendresse : ses parents seront heureux de partager quelques jours avec elle et elle encore plus de les savoir sous son toit... Kheïra, sa vieille mère, était déjà fin prête à leur arrivée et ses frères avaient installé leur vieux père sur son fauteuil roulant. A priori, ils étaient satisfaits de se débarrasser durant quelques jours d'une corvée fort pénible pour eux et leurs épouses. Yamina s'empresse de pousser le fauteuil roulant vers le véhicule de son mari. Ce dernier aida son beau-père à s'installer confortablement sur le siège avant. Kheïra regarde sa fille, et ses yeux s'embuèrent. Yamina lui entoure les épaules et la pousse vers le siège arrière avant de prendre place auprès d'elle. Sa mère était très émotive, et chaque fois qu'elle quittait sa maison, elle avait l'étrange impression qu'elle n'allait jamais y revenir. Slimane démarre puis jette un coup d'œil au rétroviseur central pour s'assurer que les deux femmes étaient à l'aise à l'arrière de la voiture. Il toussote avant de demander : -Ta mère est à l'aise Yamina ? La jeune femme jette un coup d'œil à sa mère qui s'était laissée aller contre son siège et avait fermé les yeux : -Oui... On ne peut être plus à l'aise... (À suivre) Y. H.