Le Premier ministre malien Abdoulaye Idrissa Maïga a présenté vendredi sa démission et celle de son gouvernement au président Ibrahim Boubacar Keïta, a annoncé la Présidence malienne dans un communiqué. M. Maïga, en poste depuis avril, "a présenté au président de la République sa démission ainsi que celle des membres de son gouvernement", a indiqué la présidence. Aucune explication officielle n'a été donnée à cette démission qui intervient alors qu'une élection présidentielle est prévue en juillet 2018 au Mali. Pour rappel, le président Keita a été élu en août 2013 pour cinq ans. Selon des observateurs, le chef de l'Etat, probablement candidat au scrutin présidentiel de 2018, se prépare pour la campagne présidentielle et cherche une meilleure maîtrise de la situation dans le nord du Mali, marquée par une situation sécuritaire difficile avec notamment des attaques terroristes. M. Maïga a exprimé "sa profonde reconnaissance au Président de la République pour lui avoir donné l'opportunité de servir le Mali pendant cette période exaltante à des niveaux de responsabilité aussi importants", selon le communiqué de la Présidence. Sa démission a été "acceptée" par le président Keïta. "Un Premier ministre sera nommé prochainement et un nouveau gouvernement sera mis en place" à une date non précisée, a ajouté la Présidence. Abdoulaye Idrissa Maïga était le quatrième Premier ministre du président Keïta, après Oumar Tatam Ly (septembre 2013-mars 2014), Moussa Mara (avril 2014-janvier 2015) et Modibo Keïta (janvier 2015-avril 2017). Il présente sa démission alors que le nord du Mali est en proie à une situation difficile sur le plan de la sécurité. Cette région était tombée en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes terroristes liés à Al-Qaïda. Ces groupes ont été en grande partie chassés par une opération militaire française lancée en janvier 2013. Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU (Minusma), régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix, censé isoler définitivement les terroristes. R. I./Agences