L'affaire de la mort d'Abdelkader Bouderbala, 37 ans, originaire de Hadjadj dans la wilaya de Mostaganem, au centre de rétention de Archidona à Malaga en Espagne dans des conditions suspectes, après la diffusion d'une vidéo montrant un policier espagnol tabassant le jeune, a provoqué un véritable tollé sur les réseaux sociaux. Le jeune a été trouvé mort vendredi dernier dans sa cellule, selon le communiqué de la police espagnole. "Le cadavre a été découvert dans ce centre provisoire par les fonctionnaires dans la chambre individuelle, selon la police qui a tenté de le réanimer", indique-t-on. La presse ibérique s'est rapidement emparée de l'affaire et a tenté de dédouaner la police. La victime est un harrag originaire de la wilaya de Mostaganem et a été intercepté au mois de novembre au large des côtes sud de la Péninsule ibérique et mis en détention parmi les 500 émigrés clandestins. Les associations locales de solidarité avec les migrants ont averti qu'Archidona n'était pas un endroit convenable pour l'internement de personnes. La même remarque a été aussi faite, en son temps, par le syndicat majoritaire du collectif des fonctionnaires des prisons espagnoles. Aujourd'hui, la famille d'Abdelkader Bouderbala réclame le rapatriement du corps de son fils et l'ouverture d'une enquête par le ministère de la Justice algérien. Suite à ce drame, l'association Málaga Acoge (organisation humanitaire à but non lucratif) a, elle, exigé une enquête approfondie ainsi que l'arrêt de toutes les expulsions prévues. En Espagne, le nombre de migrants échoués sur les côtes a triplé en 2017 atteignant le chiffre de 223 morts selon le dernier bilan de l'OIM (l'Organisation Internationale pour les Migrants). Abdelkader Bouderbala, 37 ans, était un jeune rongé par l'oisiveté, habitant dans une vieille habitation précaire avec ses parents, frères et sœurs tous vivant avec des ressources financières très limitée. Ces conditions de vie difficiles l'ont finalement poussé vers le choix du désespoir, celui d'embarquer sur une chaloupe de fortune, il y a deux mois de cela et a atterri dans le centre de rétention d'Archidona. La famille de la victime est toujours sous le choc et implore les autorités algériennes d'intervenir à travers le ministère des Affaires étrangères afin d'éclaircir les circonstances de la mort de leur proche. Le frère de la victime, effondré, nous a affirmé que "Nous sommes dans le désarroi total par le manque d'informations officielles et l'absence du corps de mon frère". La famille de la victime veut que le corps soit enterré dans la terre de ses parents. Rappelons, enfin, qu'aucune autopsie médico-légale n'a pour le moment été ordonnée par la justice espagnole. Une autre association au nom d'Andalucía Acoge a exigé par la voix de son représentant, José Miguel Morales, sur les colonnes du journal local El Diario, au lendemain de la mort suspecte du migrant algérien, de visionner les caméras de surveillance disposées dans le centre en question et a dénoncé l'opacité et le manque de transparence de la part du ministère de l'Intérieur espagnol dans cette affaire. M. Salah