Les Espagnols semblent avoir opté pour l'investissement dans les énergies vertes en Algérie. Une déclaration du P-dg de Sonatrach, Ould Kaddour, vient confirmer l'approche ibérique. En effet, le patron de la compagnie nationale d'hydrocarbures a indiqué, à l'issue de la cérémonie de signature, jeudi dernier, d'un accord entre Sonatrach et Cepsa portant sur le "réaménagement significatif" d'un champ pétrolier mature après 19 ans de production, que les deux groupes "sont en train de réfléchir sur un investissement dans le domaine de l'énergie solaire, d'autant que la compagnie espagnole vient de créer une nouvelle société spécialisée dans ce domaine". A priori, Cepsa entend construire des installations photovoltaïques pour alimenter en énergie électrique les plateformes pétrolières et gazières en association en Algérie. Et cela devrait permettre aux deux compagnies de faire des économies d'énergies. Il n'est, cependant, pas exclu que ce partenariat soit plus étendu pour inclure d'autres projets dans le renouvelable. Par ailleurs, la société espagnole Nerta, dont le siège se trouve à Barcelone, s'est associée à l'entreprise algérienne de conseil BH Advisory. Elles ont mis en place une co-entreprise dénommée AlgeriaSpain News Energy Compagny (Asnec), une entité d'ingénierie qui sera opérationnelle dans les tous prochains jours dans les domaines des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique. La société a été créée conformément à la réglementation algérienne en matière d'investissement étranger. Elle va s'occuper d'un package d'activités : conseil et assistance, montage technique et financier de projets, analyse des bilans énergétiques et solutions d'efficacité énergétique... Les projets espagnols interviennent, alors que le pays montre, sur le papier du moins, de l'intérêt pour les énergies renouvelables et que la consommation intérieure d'énergie est en rapide expansion. Il ambitionne de produire 22 GW d'ici à 2030, principalement grâce à la production solaire. Avec la baisse que connaît le prix des panneaux solaires photovoltaïques (une baisse d'environ 40% depuis 2008 selon Noureddine Yassaa, directeur du Centre de développement des énergies renouvelables d'Algérie), l'énergie solaire devient un secteur de plus en plus concurrentiel, ce qui pourrait conduire à une importante réduction des coûts. En outre, le pays bénéficie de l'un des taux d'ensoleillement les plus élevés au monde, allant de 1 700 kWh par mètre carré dans le nord à 2 650 KWh dans le Sud. "Les panneaux solaires photovoltaïques et l'énergie éolienne sont les options les plus pertinentes pour l'Algérie, ces formes d'énergie étant les plus faciles à intégrer dans le tissu industriel existant", avait expliqué, dans l'une de ses déclarations, Abdellali Badache, ancien président de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg). Y. S.