Par définition, les réserves obligatoires sont un instrument réglementaire utilisé par la plupart des banques centrales dans le monde. La Banque d'Algérie a augmenté, depuis la deuxième moitié du mois de janvier, le taux des réserves obligatoires des banques, les faisant passer de 4% à 8%. Mais on est encore loin des 12%, taux auquel elles devraient être assujetties, ainsi que le souligne Souhil Meddah, expert financer. Par définition, les réserves obligatoires sont un instrument réglementaire utilisé par la plupart des banques centrales dans le monde. Leur montant est généralement calculé par rapport à leurs encours de dépôts à court terme. La banque des banques les utilise également dans la régulation de l'expansion du crédit et ainsi que la masse monétaire, dans le cadre de sa politique monétaire. Ces réserves sont rémunérées par la Banque d'Algérie au taux fixe de 0,5% par an. Cette décision intervient cinq mois après celle prise en août dernier de ramener ces réserves à 4% pour lutter contre le manque de liquidités des banques. Il a été effectivement constaté que le risque était élevé pour les institutions financières, à cause du recul prononcé des liquidités. Il y a quelques mois, les banques sortaient de leurs caisses plus d'argent qu'elles n'en collectaient. Ainsi, le ratio crédits bancaires/dépôts collectés en dinars, qui était de 69,5% à fin 2013 est passé à 79,1% à fin 2015, puis à 87,1% à fin 2016 et, enfin, à 89,1% à fin juin 2017 ; cela indiquait une baisse de l'excédent de ressources collectées par les banques comparativement aux crédits distribués, relevait récemment la banque d'Algérie dans une note de conjoncture. La liquidité bancaire est passée de 2 730,9 milliards de dinars à fin décembre 2014 à 1 832,6 milliards à fin décembre 2015, pour atteindre 820,9 milliards à fin 2016 et clôturer à 779,9 milliards de dinars à fin juin 2017. Pour y faire face, la banque des banques avait mis en œuvre des opérations de refinancement des banques : opérations de réescompte (août 2016) et surtout opérations d'open market à diverses échéances à partir de mars 2017. Qu'est-ce que cela signifie du point de vue technique ? Les banques déposent des bons du Trésor auprès de la Banque d'Algérie qui leur fournira des liquidités en échange. La création monétaire, quel usage en faire ? Avec le démarrage des opérations d'open market (à 7 jours puis à 3, 6 et 12 mois) au premier semestre de 2017, la Banque d'Algérie affirme que le marché monétaire interbancaire "s'est davantage dynamisé de sorte que les montants moyens échangés durant cette période ont atteint 211,6 milliards de dinars contre 153,8 milliards de dinars au second semestre de 2016". De plus, est-il mentionné dans la note de conjoncture, avec la mise en œuvre de la gestion prévisionnelle hebdomadaire de la liquidité bancaire adossée à ces opérations par la Banque d'Algérie, les taux d'intérêt sur le marché au jour le jour et à terme sont nettement remontés par rapport aux années 2015 et 2016, passant d'une fourchette de 0,34375-2,62500 au second semestre de 2016 à un intervalle de 0,87500-3,62500 au premier semestre de 2017 pour les premiers et à des fourchettes de 0,34375-4,00000 et 1,25000-3,50000 respectivement pour les seconds. Toute cette mécanique va probablement changer, maintenant que le pays a mis en route la planche à billets. Pour Souhil Meddah, la réduction du taux des réserves obligatoire répondait à un besoin de soutenir les banques primaires dans leur capacité de dégager des crédits pour l'économie et de disposer de fonds supplémentaires dans un contexte où elles ne se sont pas encore remises de l'assèchement des liquidités. Elle pourrait, par ailleurs, s'inscrire, selon lui, dans une phase anticipative une amélioration de l'activité économique), notamment dans le domaine de l'investissement public, mais également dans une logique d'ajustement et de rééquilibrage entre les ressources générées par la planche à billets et l'usage que le pays va en faire. L'ajustement devrait, a-t-il dit, contribuer à la maîtrise des liquidités dans le circuit financier à moyen terme et éviter une inflation plus importante que prévu. Youcef Salami