Pourquoi Algérie Télécom n'accorde-t-elle pas à Hasnaoui Télécom Algérie l'autorisation de déployer l'IPTV, solution de télévision par câble, sur le territoire national en dépit de ses avantages incontestables ? C'est la question que s'est (re)posée le directeur général de la filiale appartenant au groupe des sociétés éponyme, Omar Hasnaoui, à l'occasion d'une conférence de presse organisée à Oran. "La solution IPTV présente plusieurs avantages : elle permet, entre autres, d'éradiquer les assiettes paraboliques qui enlaidissent le tissu urbain, de mettre un terme au phénomène du piratage des chaînes de télévision, d'étendre la diffusion aux confins du Grand-Sud où la couverture satellitaire est quasi-inexistante...", a énuméré le responsable en signalant que l'IPTV est expérimenté depuis trois années dans la promotion immobilière Erriad d'Oran et que les locataires de la cité sont satisfaits de la réception, en qualité HD, de quelques 180 chaînes satellitaires (les plus regardées en Algérie, selon un sondage réalisé par HTA). Bien que cette solution alternative à la parabole peut profiter à Algérie Télécom — aujourd'hui bousculée par les réseaux 3G et 4G des différents opérateurs mobiles — et promet le recouvrement par le Trésor public de quelque deux milliards de dinars annuels en termes de taxes, la proposition de Hasnaoui Télécom Algérie bute sur le rejet d'AT. "Nous n'avons pas essuyé de refus officiel mais AT ne nous a pas accordé l'autorisation de déployer l'IPTV sur la voie publique. Pourtant, l'opérateur historique est une entreprise économique" obéissant à des règles commerciales, et doit, à ce titre, produire des services sur le marché. Une visite à Erriad a permis, ensuite, aux journalistes de constater que la cité reçoit effectivement 180 chaînes de télévision satellitaires, y compris les cryptées, grâce à une salle de serveurs qui aura coûté la bagatelle de 3 millions d'euros. "Nous avons consentis de gros investissements (5 millions d'euros) pour la solution IPTV qui, soit dit en passant, est utilisée partout dans le monde, y compris chez nos voisins du Maghreb", a encore indiqué Omar Hasnaoui qui a précisé que l'abonnement n'excède pas les 1 500 DA par mois. Las d'attendre une autorisation qui tarde à venir pour des considérations aux contours flous, Hasnaoui Télécom Algérie s'est ainsi résolu à médiatiser ce dossier pour exercer une pression sur Algérie Télécom mais aussi pour porter à la connaissance du public la solution IPTV et les avantages qu'elle promet dans un marché algérien estimé à 20 millions de téléspectateurs. S. Ould Ali