Le goéland, ce bel oiseau blanc, proche de la mouette, qui embellit le ciel du littoral de la ville de Tigzirt, est aujourd'hui plus que jamais en danger de disparition. Ce palmipède est, en effet, à la merci d'un type de rat vorace, nommé “ratus-musculus” par les spécialistes dans le jargon scientifique. Ce rongeur ne menace pas seulement nos volatiles blancs, mais aussi une autre espèce d'oiseaux très rare qu'est le canari noir, un passereau originaire des îles Canaries, dit-on. Ledit rongeur dévastateur, friand d'œufs, a comme lieu de prédilection la presqu'île qui avoisine le port de Iomnium, qu'est la belle et touristique ville de Tigzirt (nord-est de Tizi Ouzou). Pendant la saison de reproduction, ces beaux volatiles marins se rabattent en grand nombre pour leur nidification sur l'îlot de Tigzirt, attirant ainsi le gros rongeur qui réduit considérablement le nombre de leurs nichées qui, chaque an, diminuent remarquablement, depuis notamment ces dernières années. Dans ce contexte, il faut signaler, par ailleurs, que les canalisations du réseau d'assainissement de la ville, qui s'étirent vers la mer, sont une aubaine pour ce prédateur qui en fait à la fois un refuge et un labyrinthe de chemins qui lui permettent de se déplacer et de se reproduire en sécurité. Si le goéland résiste encore par son nombre, le canari noir, qui vit dans la région, est, quant à lui, sérieusement menacé. Des connaisseurs, qui observent ce phénomène depuis longtemps, affirment qu'il ne reste qu'une petite dizaine de spécimens qui se laissent très rarement voir. Et pendant la saison de reproduction, le rongeur lui laisse rarement la chance de couver et de sauver ses éclosions. La férocité de ce rongeur est remarquée par plus d'un habitant de la ville de Tigzirt. Certains affirment même l'avoir vu parvenir jusqu'aux nids des volatiles. Dernièrement, des amateurs de la grande bleue, aidés par des connaisseurs en ornithologie, ont tenté de créer une association de sauvegarde du patrimoine écologique. Malheureusement, en raison du manque de moyens techniques et financiers, ce projet n'a pu voir le jour. Ces écologistes en herbe ont essayé, en effet, d'éliminer les rongeurs par empoisonnement avec des produits chimiques, mais ils ont vite abandonné l'idée car ayant pris peur d'entraîner la mort d'autres espèces utiles vivant sur ce site. Actuellement, le goéland et la mouette blanche résistent tant bien que mal au rongeur prédateur, tandis que le beau canari noir se fait rarement voir, en attendant peut-être la venue de quelque initiative pour son salut. K. N. A.